Le Comité technique piétine l’ordonnance présidentielle et brade les données sensibles des producteurs.
La mise en place de l’Interprofession Café-Cacao, censée incarner la transparence et l’équité, tourne au scandale. Le 5 mai dernier, à Yamoussoukro, le Comité technique chargé d’accompagner ce processus a commis une violation majeure en remettant illégalement le fichier officiel de recensement des producteurs – document confidentiel et propriété exclusive du Conseil Café-Cacao – à une structure opaque, l’Organisation Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ONPCCI).
Une transmission illégitime au profit de l’ONPCCI
L’ordonnance présidentielle d’Alassane Ouattara est pourtant claire : les représentants des producteurs doivent être indépendants, choisis en dehors des organisations existantes. Pourtant, le Comité technique a outrepassé ses attributions en favorisant l’ONPCCI, une organisation non reconnue, dirigée par Siaka Diakité, et qui n’a jamais été audité par le cabinet Jad’Expertise, pourtant mandaté pour évaluer la légitimité des acteurs.
Comment une structure sans légitimité légale a-t-elle accès à des données sensibles ? Le fichier de recensement contient des informations stratégiques sur des centaines de milliers de producteurs. Et sa remise à une organisation non habilitée ouvre la voie à des manipulations électorales et à un détournement de la représentativité. Cette décision arbitraire viole l’esprit de la réforme et sert des intérêts particuliers.
Le Comité technique, un organe consultatif devenu hors contrôle
Théoriquement neutre, le Comité technique s’est arrogé des pouvoirs qu’il ne devrait pas avoir :
- Organisation des élections alors qu’il n’a aucun mandat pour le faire.
- Désignation arbitraire de “lauréats” au lieu de respecter le choix des producteurs.
- Imposition de l’ONPCCI sans base légale, au mépris des textes en vigueur.
Un appel urgent au gouvernement
Face à cette dérive inacceptable, les professionnels du secteur interpellent les plus hautes autorités :
- Le Président de la République doit faire respecter son ordonnance.
- Le Premier ministre Robert Beugré Mambé et le gouvernement doivent enquêter sur cette malfaisance administrative.
- La crédibilité de l’Interprofession est en jeu : si le processus est truqué dès le départ, la réforme sera vouée à l’échec.
Il est temps de stopper cette mascarade. La Côte d’Ivoire mérite une Interprofession transparente, au service des vrais producteurs, et non des jeux d’influence.
LA REDAC