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Présidentielle 2025/Donatien Robé : « Je veux briser les promesses fallacieuses…! »

Donatien Robé, candidat à l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire, expose sa vision politique axée sur une gouvernance technique et sociale. Il critique les politiques publiques actuelles jugées superficielles et plaide pour un débat approfondi sur les choix techniques en matière de développement.

Donatien Robé propose des solutions concrètes pour rendre la croissance économique plus inclusive, réduire les inégalités, et améliorer l’accès à la santé et à l’éducation. Il met également l’accent sur la nécessité d’une gouvernance transparente pour lutter contre la corruption et renforcer la confiance des Ivoiriens envers leurs dirigeants.

Vision politique et priorités

M. Robé, qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter à l’élection présidentielle de 2025 ? Pourquoi, selon vous, les Ivoiriens devraient-ils voter pour vous en 2025 ?

Disons que j’ai fait le constat que de nombreuses questions liées aux politiques publiques sont traitées superficiellement, notamment les aspects techniques. Il n’y a pas de réflexion technique derrière les propositions qui sont faites. Du coup, c’est quand le candidat est élu que la réflexion est entamée, alors qu’elle devait se faire en amont. Cela a été le cas avec le projet CMU du gouvernement Ouattara. On nous avait dit que toutes les études avaient été faites et qu’il ne restait que la mise en œuvre de la CMU. Ce n’était pas vrai. Le but de ma candidature est donc d’engager le débat sur les choix techniques pendant la campagne présidentielle. Ainsi, les Ivoiriens sauront que le candidat qui n’arrive pas à convaincre sur ses choix techniques et le mode de financement de sa politique publique fait une promesse fallacieuse, électoraliste. Donc, la recherche du débat de fond est ma première motivation. Ensuite, j’estime que j’ai des idées intéressantes pour la Côte d’Ivoire.

Quelle est votre vision pour l’avenir de la Côte d’Ivoire en termes de gouvernance et de développement ?

J’ai une vision résolument sociale. La politique sociale doit être le socle de nos politiques de développement. Quand vous observez tous les pays développés, vous constatez que le social est au départ de tout. En Allemagne, la sécurité sociale est née en pleine industrialisation. Bismarck s’est rendu compte à la fin du 19ème siècle que l’industrialisation devait s’appuyer sur le social. En France, la sécurité sociale est au départ des Trente Glorieuses. En Angleterre, le social est le fondement de toute la politique de création de richesses avec le système beveridgien. Le New Deal aux États-Unis a remis en cause le tout privé après le krach boursier de 1929 et la crise financière qu’il a engendrée. Sous le président Houphouët-Boigny, le social a favorisé le miracle ivoirien. Malheureusement, ces dernières années, la Côte d’Ivoire, sous le président Alassane Ouattara, a tourné le dos au social pour faire place à une politique exclusive de l’offre. Je veux contribuer à faire de la Côte d’Ivoire un pays social.

Économie et développement

La Côte d’Ivoire a connu une croissance économique significative ces dernières années, mais les inégalités persistent. Comment comptez-vous rendre cette croissance plus inclusive ?

Je viens de dire que le président Ouattara avait une politique exclusivement de l’offre. Il a laissé les riches et les grandes entreprises s’enrichir sans véritablement les amener à contribuer par le moyen de l’impôt. Le code des investissements a permis à des entreprises d’échapper aux impôts. Il y en a même qui ont perçu des crédits d’impôts. Tout cela au détriment des caisses publiques. Tout cela a contribué à faire de la Côte d’Ivoire un pays inégalitaire, avec un indice de Gini supérieur à 0,40. Mon ambition est de mettre en place une politique de la demande efficace afin de soulager financièrement les Ivoiriens. Il s’agira de mettre en place une assurance maladie efficace et une école publique performante et moins coûteuse. Aujourd’hui, l’école et la santé sont des déterminants de la pauvreté, c’est-à-dire que l’école et la santé appauvrissent les Ivoiriens. Je veux aussi réduire le coût de la vie en baissant les charges sociales des entreprises. L’objectif est que les prix hors taxes des produits sur les marchés baissent lorsque les charges sociales des entreprises diminueront.

Quels sont vos plans pour lutter contre le chômage, en particulier celui des jeunes et des femmes ?

Pour lutter contre le chômage en général, il faut faire des réformes qui concernent les sept politiques actives de l’emploi. Il faut aussi formaliser l’économie de façon à élargir le périmètre de l’économie formelle, parce que tout jeune diplômé souhaite avoir un emploi formel, c’est-à-dire déclaré à la CNPS. En tout cas, je propose d’agir sur le marché de l’emploi par le biais des sept grandes politiques actives de l’emploi qui sont universellement connues.

Que proposez-vous en termes de soutien aux secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et les petites entreprises ?

Comme je l’ai dit, je réduirai les charges sociales des entreprises. Concrètement, je supprimerai totalement les charges sociales des entreprises de moins de 5 salariés et je réduirai de 30 % celles des entreprises de plus de 5 salariés. Je compenserai ces réductions par une TVA sociale qui favorisera la compétitivité des entreprises, surtout celles qui exportent et celles qui sont confrontées à la concurrence des produits importés. C’est ainsi qu’on créera des champions nationaux.

Éducation et jeunesse

Quelle est votre stratégie pour améliorer le système éducatif ivoirien et assurer une meilleure formation pour la jeunesse ?

J’ai toujours cru que l’école publique doit être la locomotive du système éducatif d’un pays. Malheureusement, en Côte d’Ivoire, c’est le privé qui domine. 78 % des établissements du secondaire général sont privés et 22 % sont publics. 62 % des élèves du secondaire général sont inscrits dans le privé contre seulement 38 % dans le public. 98 % des établissements de l’enseignement technique et professionnel sont privés. Tout cela est anormal. Le privé domine tout. Il se trouve que l’école privée tire notre système éducatif vers le bas.

Comment envisagez-vous de réformer l’accès à l’emploi pour les jeunes diplômés et les professionnels en début de carrière ?

Je propose le programme ERSSU (emploi responsable, social, solidaire et universel). Dans ce programme, il y a cinq dispositifs. Deux des cinq concernent directement les jeunes : le dispositif « stages universels », qui consistera à permettre aux jeunes diplômés de faire des stages d’expérience avec un financement public, et le dispositif « Engagement CDI », qui permettra d’accorder un crédit d’impôt à toute entreprise qui fait signer un CDI à un jeune diplômé. Enfin, je propose de réformer le code du travail en ajoutant un autre contrat d’exception que j’appelle le CFDD (contrat flexible à durée déterminée). Ce contrat apportera, comme son nom l’indique, de la flexibilité sur le marché du travail. Les entreprises pourront ainsi facilement embaucher.

Sécurité et défense

Quelles sont vos priorités en matière de sécurité nationale, notamment face aux menaces terroristes dans le Sahel ?

Il faut de la vigilance et des équipements pour nos forces de défense et de sécurité.

Comment comptez-vous améliorer la collaboration entre les forces de sécurité et la population pour assurer une meilleure stabilité dans les régions sensibles ?

Tout passe par la sensibilisation de la population de masse.

Politique sociale et santé

La question de la santé publique est cruciale. Quels sont vos projets pour renforcer le système de santé en Côte d’Ivoire, notamment en matière d’accès aux soins pour tous ?

Selon moi, tout système de santé doit reposer sur une assurance maladie publique efficace. C’est l’assurance maladie qui collecte les ressources financières pour financer la santé. J’ai toujours milité pour l’assurance maladie et j’en propose une qui sera plus protectrice et pérenne. Je l’appelle « le forfait sanitaire universel ». Il faut savoir que près de 60 % des dépenses de santé en Côte d’Ivoire sont dues aux paiements directs. Le paiement direct, c’est lorsque vous vous soignez sans tiers payant, c’est-à-dire sans assurance maladie. Or, selon l’OMS, à partir de 25 % de paiement direct, les dépenses de santé dans un pays sont appauvrissantes. Voyez-vous, les dépenses de santé appauvrissent les Ivoiriens. Il n’y a que l’assurance maladie qui peut réduire le paiement direct. Malheureusement, la CMU n’arrive pas à résoudre ce problème en raison de son inefficacité.

Que proposez-vous pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie dans les zones rurales et urbaines ?

La pauvreté a un seul visage, qu’elle soit en zone rurale ou urbaine, et il faut lui déclarer la guerre par la politique de la demande que je propose. Le gouvernement Ouattara nous dit qu’il a réduit la pauvreté. Comment peut-on réduire la pauvreté si on ne s’attaque pas aux causes de la pauvreté ?

Environnement et développement durable

Face aux défis du changement climatique, quelle est votre politique environnementale pour protéger les forêts, les ressources naturelles et favoriser un développement durable ?

Sur cette question, il faudra sensibiliser les populations. Tout passe par la prise de conscience de la menace qui pèse sur la planète.

Politiques étrangères et intégration régionale

Quelle sera votre approche diplomatique pour renforcer le positionnement de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest et sur la scène internationale ?

La Côte d’Ivoire est déjà un pays qui compte dans la sous-région. Notre pays doit cependant avoir de bons rapports avec ses voisins.

Quels sont vos projets pour renforcer la coopération économique et politique avec les pays voisins et au sein de la CEDEAO ?

Nos voisins pensent, à tort ou à raison, que nous sommes arrogants. Il nous appartient de les rassurer afin que nos relations soient cordiales.

Éthique et transparence

La question de la transparence dans la gestion des affaires publiques est cruciale. Quelles mesures proposez-vous pour lutter contre la corruption ?

La Côte d’Ivoire dispose de nombreuses institutions pour lutter contre la corruption. Nous avons une police économique, une cour des comptes, une autorité pour la bonne gouvernance, un centre de traitement des informations financières (CENTIF), etc. Il nous faut des dirigeants intègres et surtout intransigeants qui pourront sanctionner sans état d’âme.

Comment comptez-vous instaurer une gouvernance plus transparente et inclusive dans les institutions ivoiriennes ?

Si nous avons des dirigeants transparents, il y aura une gouvernance transparente. Tout part du sommet. C’est pourquoi les Ivoiriens doivent être très exigeants dans le choix de leurs dirigeants

Par Smith Kessy pour www.enquetemedia.info

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