« Fiers d’être ivoiriens » ! ça c’est la célèbre phrase que prononcent les Ivoiriens quand ils parleur de leur culture. Et de côté, rien à envier à un autre peuple de la terre tant les atouts foisonnent : Zouglou, Nouchi, Humour atypique… Mais à côté de cette véritable force, il y’a la plus grande honte des Ivoiriens, leur classe politique qui donne envie de dégurgiter. Le PDCI, le FPI et le RDR ont tour à tour dirigé le pays avec malheureusement, les mêmes tares. Et pendant que l’on s’attendait à un renouveau politique, on nous propose du neuf, mais avec du vieux.
Le PPA comme un vieux pneu réchappé
Le 17 octobre dernier lors dernier lors du lancement du Parti des peuples africains (PPA) Laurent Gbagbo avait affirmé que « je ferai la politique jusqu’à ma mort ». La question à lui poser c’est bien entendu, mais comment ? En effet Laurent Gbagbo a l’avantage d’être une bête politique qui a toujours su rebondir sur ses pattes vu le nombre de sympathisants qu’il n’a de cesse de drainer. Mais c’est une impression de déjà vu ! Laurent Gbagbo faisait rêver dans les années 1990 et 2000, parce qu’il était une alternative crédible qui pouvait apporter autre chose que ce que le peuple ivoirien avait vu jusque-là, surtout avec ses discours et sa vision qui faisaient rêver. Mais aujourd’hui, le son de son banjo, semble faux. Les Ivoiriens ont leurs problèmes, mais Gbagbo veut sauver l’Afrique. Et pour caricaturer cette scène, ses détracteurs se servent de sa vie familiale : « quelqu’un qui ne peut pas mettre de l’ordre dans sa vie de couple et qui veut apporter la bonne nouvelle aux autres » ! Depuis son arrivée, Laurent Gbagbo n’a eu de cesse de clamer la libération des prisonniers politiques de son bord. Ça, c’est bien puisque comme il le proclame haut et fort, ils agissaient sous ses ordres. Aussi depuis son arrivée, il s’est subrepticement arrangé pour que ses pontes ne soient nullement inquiétés, sans se soucier du militant lambda. Ça, c’est mauvais ! On peut seulement citer pour exemples Koné Katinan son porte-parole qui retrouve son poste de fonctionnaire argentier et son fidèle Porquet nommé diplomate… Beaucoup sont ses militants de base qui ont commencé à déchanter, eux qui s’attendaient à retrouver leur position d’antan, rien qu’avec son arrivée. Pire, Laurent Gbagbo hors mis des allusions aux choses politiques, n’a jamais parlé du vécu des Ivoiriens. En effet il entend réorganiser sa base, fédérer les énergies, asseoir à nouveau sa popularité, pour son dernier combat. La cherté de la vie, la récente augmentation des factures d’eau et insidieusement d’électricité, les taxes sur des produits de construction pour financer le logement social, les audits des sociétés d’Etat et les poursuites subséquentes…. Gbagbo n’en a cure. Lui le socialiste qui ne pense qu’à revenir aux affaires d’Etat ou à un moindre degré vivre tranquillement ses vieux jours, pfff ! Que Ouattara paie sa rente avec les arriérés et le reste, on verra ! Encore que beaucoup lui reprochent le fait de n’avoir pas cautionné la désobéissance civile face à la réélection de Ouattara, parce qu’il était loin du pays, et qu’il ne serait pas vu en ligne de mire, une fois Ouattara out. Toujours prêcher pour sa propre chapelle et clamer haut et fort le contraire, c’est une astuce d’un « maître boulanger » dont le pain se consomme de moins en moins. Surtout que beaucoup de ses ex-lieutenants qui ont construit son mythe, ont retourné casaque !
Le PDCI, du sur-place, avec la même posture attentiste !
Avec le PDCI, avec le retrait du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (RHDP), on s’attendait à une véritable opposition qui venait de naître. Mais hélas, comme le cobra, il s’est terré encore, dans sa tanière, une proie aussitôt ingurgitée. La désobéissance civile suite à la réélection de Ouattara lui a donné une occasion de se repositionner définitivement comme la seule alternative démocratique. Mais après la chaude période et le fait d’avoir été lâché par des partis aux militants fougueux de l’opposition comme le FPI, le PDCI a fini par baisser la garde, pour retomber dans ses travers. Un parti dirigé par des caciques aux rhumatismes qui ne peuvent faire 500 mètres sans être essoufflés et plus assoiffés par leur bien-être personnel, celui de leur famille, qu’au devenir de l’Etat. Le PDCI a tout fait pour avoir des députés qui s’opposent souvent ouvertement et courageusement -cas de Blessy Jean Chrysostome concernant le projet de loi sur la discrimination- mais il n’occupe pas entièrement l’arène politique. Au PDCI on ne marche pas, au PDCI, on est pacifiques, au PDCI, ce sont les ainés qui décident…. Donc au PDCI, on suivra toujours les autres ! On entend susurrer qu’il y’aura un renouvellement de la classe politique avec des jeunes qui peinent à avoir la bénédiction des ancêtres du parti. Jean Louis Billon, Tidiane Thiam semblent beau chanter, mais « ne chantent pas fort » avec des sons gutturaux qui devraient faire changer la donne.
Soro se maintient, cahin-caha
Le mouvement de Guillaume Soro Générations et peuples solidaires (GPS) malgré les traques incessantes du parti au pouvoir, arrive à se maintenir et à exister. Mais quid du leader ? Un homme qui comme le crapaud a voulu être plus gros qu’un bœuf où un avisé du sérail qui thaumaturge, a pu voir venir le danger et s’éclipser pour ne pas subir la foudre du tonnerre ? Chacun a sa propre opinion. N’empêche qu’il essaie par ses sorties sporadiques, ses entregents politiques et sa pugnacité, de rester en vie pour continuer à s’opposer. Mais pour combien de temps tiendra-t-il la dragée haute tant qu’il ne sera pas sur le terrain aux coudes à coudes avec ses partisans ? Guillaume Soro avait avant son départ pour « l’exil forcé » selon ses termes, commencé à demander pardon aux Ivoiriens, en se présentant comme une alternative crédible. La mayonnaise prenait à son rythme, quand il a dû prendre la poudre d’escampette. En attendant qu’il ne démêle l’écheveau pour se retrouver en Côte d’Ivoire et envisager 2025 avec sérénité, il restera en tant qu’ex acteur clé mais désormais observateur actif du jeu politique ivoirien.
Blé Goudé l’ « apatride » ?
Alassane Ouattara l’actuel président ivoirien a fait sien cette réflexion de l’ancien président Laurent Gbagbo avant son transfèrement à La Haye, tout en servant de ses erreurs politiques : « si je savais que l’argent pouvait acheter les hommes, j’allais le faire ». Aussi, sait-il politiquement tenir éloigné ses adversaires les plus farouches et indécrottables, tout en cadeautant ceux qui peuvent retourner casaque la première crampe d’estomac venue. Les élus indépendants qui ont ensuite adhéré au RHDP en lui remettant leur poste ont chacun sa petite anecdote à ce sujet…Blé Goudé a été libéré au même moment que Laurent Gbagbo. Laurent Gbagbo fatigué politiquement et trainant quelques problèmes de santé est de retour au bercail, Blé Goudé, non ! On choisit ses adversaires, on fixe les règles du jeu, et on planifie son futur politique. Blé Goudé n’a de cesse de réclamer son passeport ivoirien, sans succès. A cause, nous dit-on, de problèmes administratifs. Entre temps son mouvement le Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (COJEP) est devenu un parti politique et attend son leader pour essayer d’avoir une assise politique. En attendant ce passeport hypothétique !?
LE RHDP déchu mais hélas, assez coriace pour rempiler !
La politique ivoirienne est l’égal de l’adversité. Les dialogues politiques comme celui tout récemment entamé, ont tout l’air des fourberies de Scapin. Sur le présentoir tout est beau et sous le boisseau, on taille tout sur mesure. Le RHDP dirige le pouvoir de main de maître et initie les dialogues à sa convenance. Ouattara après avoir failli voir son pouvoir péricliter après les élections présidentielles, n’a pour le moment aucun adversaire véritable en dehors de son escarcelle politique où les actes de mauvaise gestion de ses pontes, éclaboussent le pouvoir.
Mais tant que c’est en interne et qu’on trouve des subterfuges pour ne pas poursuivre ceux qui sont peut-être allés au-delà des instructions pécuniaires pour gérer le parti et asseoir notre pouvoir, pas de problèmes ! Il suffit d’un gentlement-agreement, et le tout est joué pour ne poursuivre personne ; juste dégommer ceux qui ont de l’huile d’olive sur la commissure des lèvres à tel enseigne d’avoir des perlèches pour avoir été pourléchées par des blattes. L’offre politique du RHDP semble ne plus tenir, trop de désillusions. La vie est chère, les sociétés publiques sont mal gérées, des voleurs de deniers publics continuent d’avoir droit de cité lors des meetings du parti, on finance à coup d’argent public avec un budget de souveraineté hors de prix des dépenses de prestige, le million de chômage est loin d’être atteint…. Mais l’essentiel est de faire perpétuer cette oligarchie d’autant plus qu’aucune opposition significative ne pourra nous faire frémir encore moins, fléchir. L’avenir des Ivoiriens, repassez demain !
LA REDACTION