Les contrats d’exploitation forestière – souvent désignés sous le nom de concessions forestières – comprennent toutes les formes de dispositions juridiques tels que permis, licences, baux, accords et contrats qui confèrent à un individu ou à une société le droit de prospecter le potentiel forestier (contrats d’exploration), de couper et enlever les bois commerciaux (contrats de coupe de bois), ou d’aménager le terrain boisé en vue de la fourniture continue de matière première (contrats d’aménagement forestier). Les contrats d’exploitation forestière peuvent également comporter le droit de construire et entretenir des routes forestières et autres moyens de communication, d’établir des campements d’exploitation, et d’installer des usines de transformation du bois.
La concession en forêt classée, en Côte d’Ivoire, c’est un accord (de dupe) que la Sodefor signe avec un entrepreneur du bois pour lui déléguer son pouvoir de gestion contre une exploitation. Voilà le bon côté présenté de ce système est né à la faveur de la rébellion de Septembre 2002. En effet, la Sodefor a accepté que Tanry gère la forêt classée de Gouindébé qu’il pillait déjà. À l’époque, c’était une bonne idée. Étant dans l’incapacité d’envoyer ses agents faire le contrôle sous la zone rebelle, la Sodefor a demandé à Tanry de surveiller ses forêts contre un enlèvement sélectif de certaines essences et d’un certain âge.
Mais après, les dirigeants de la Sodefor ont compris qu’ils pouvaient vendre littéralement des forêts entières sous la même présentation. Sinon comment comprendre que la Sodefor cède « grossièrement » la forêt de Yapo-abey située à Adzopé, à ITS ?
La Sodefor va ainsi signer les concessions jusqu’à ce que le ministre des Eaux et forets décide de prendre la main. Il va naître dès cet instant un conflit de compétence entre la Sodefor et sa tutelle : un directeur-colonel-rebelle, Col-M Mamadou Sangaré, face à un ministre entouré des promotionnaires du DG de la Sodefor au sein de son Cabinet.
Le ministère des eaux et forêts soumet un projet de décre. Le « décret de la discorde » sera signé le 8 septembre 2021(décret N° 2021-473du 8 septembre 2021). Mais visiblement les zones à concéder sur le décret ne présentent pas vraiment un état de dégradation avancé mais plutôt riches en essences.
(Voir décret)
DECRET 2021-437 DU 08092021 CONCESSION FORET CLASSEE
Alain Donwahi, l’homme à abattre
Le DG de la Sodefor, Col-M Mamadou Sangaré, profite de l’occasion pour faire ressortir tous les sales dossiers du MINEF. Il confie en petit comité que le ministre veut sa tête. Mais en vrai, depuis dix ans qu’il est DG, il ne s’est entendu avec aucun des ministres, encore moins le PCA de la Sodefor. Ce fait est indéniable. Sa mauvaise gestion est connue (Nous y reviendrons). Des dossiers qui devaient le couler à ont été gérés par la Primature du temps de Feu Amadou Gon, son mentor.
Une rencontre de crise
Mardi 23 novembre 2021, dans une atmosphère de plomb pour les travailleurs de la Sodefor a eu lieu une rencontre d’information qui a duré exactement 37 minutes. Elle s’est déroulée dans un ton solennel. Le Directeur Général a égrené le chronogramme de ce qu’il convient d’appeler la crise grave que subit de plein fouet la Sodefor www.enquetemedia.org déverse le compte-rendu:
« Devant les perturbations d’activités de terrain occasionnés par les ordres du MINEF exécutés par la Police Forestière et la BSSI, la Direction Générale à saisit formellement le Conseil d’administration de la SODEFOR afin de le tenir informer des risques graves que la SODEFOR encours. Le Conseil d’Administration initialement prévu pour statuer sur le PAA et le Budget 2022 s’est finalement mué en le Conseil d’administration extraordinaire, vu la pertinence de ces perturbations sur la survie de la SODEFOR. Le Conseil d’administration décide d’échanger avec le MINEF. Au sortir des échanges entre la délégation de la SODEFOR (cinq membres du CA et le DG) et le MINEF, il ressort que le MINEF a demandé à la SODEFOR de lui faire le point de ses engagements restants jusqu’au 31 décembre 2021 et des propositions pour combler le Gap occasionné en une semaine. La Direction Générale de la SODEFOR a transmis le document contenant ladite évaluation et les propositions avant le délai indiqué, ce jour au Conseil d’administration. Il a été en outre décidé, qu’une réflexion stratégique sur le financement durable de la SODEFOR soit mise en place dans les deux semaines au plus tard afin de faire des propositions idoines au MINEF. Le Directeur Général à profiter de l’occasion pour inviter tous ceux qui ont des idées ou propositions pour ces réflexions stratégiques à les lui faire parvenir par écrit dès cette semaine. Il à souligner que l’heure est très grave et que la SODEFOR ne pourra pas tenir ses engagements de novembre et décembre si la situation reste en l’état. »
Lakiss, le libanais « Agni aux deux pistolets ».
Ibrahim Lakiss, patron de la plus grosse scierie d’Abengourou, Nouvelle Société d’exploitation Forestière de l’Indenie (NSEFI). L’Agni libanais aux deux pistolets. “IB le milliardaire”, s’est constitué un trésor de guerre énorme qui lui permet d’acheter les acteurs au fur et à mesure de leur nomination. Quand il y a des nouvelles personnes à la tête des eaux et forêts, il les « achète » et rentre dans le système. Son seul échec connu a été face à Angèle Boka (2000 – 2001) où il aurait croisé du fer avec la ministre. Son accession a commencé sous le régime Bédié avec le ramassage de bois dans l’Iffou. Ibrahim Lakiss n’avait pas une carapace. Mais futé qu’il est, il a usé du nom de Anvo N’guetta Eugene dit Denos pour se faire un chemin. N’guétta Denos était l’homme fort du bois à Abengourou. Il était le Premier maire de la commune d’Abengourou (1980-1985), un universitaire propriétaire de la scierie à l’entrée à gauche de la ville. Le ministre Ivoirien de la Défense, Tené Birahima Ouattara, est désormais en première ligne sur le dossier qui échappe aux deux protagonistes : Ministre des Eaux et Forêts -SODEFOR :
LA REDAC’