La Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire qui se veut désormais d’Afrique, cherche à reprendre de l’avance mais continue de claudiquer. Apparemment tout devait aller pour le mieux !
Selon un communiqué en Conseil des Ministres du 16 décembre 2021, « Le Conseil a adopté une communication relative à la situation de la recapitalisation de la Banque de l’habitat en Côte d’Ivoire (BHCI) et à son rôle dans le financement du logement social. Compte tenu de la dégradation continue de la situation financière de cette banque, qui avait fait l’objet d’une privatisation en 2018 dans le cadre du redimensionnement du portefeuille bancaire public, le gouvernement a annulé la cession et a repris le contrôle de la banque en vue de sauvegarder les intérêts des déposants… Selon le ministre de la Communication, une nouvelle gouvernance avec un plan de restructuration comprenant la recapitalisation de la banque a été mise en place pour assurer la continuité de l’exploitation.
Ainsi, le capital social passe de 6,78 milliards de FCFA à 53,18 milliards de FCFA, par l’émission de 4, 64 millions d’actions ordinaires nouvelles, d’une valeur nominale fixée à 10 000 FCFA, soit le montant de 46, 40 milliards de FCFA.
Cette opération devrait permettre de combler le déficit et d’atteindre le niveau des fonds propres requis de 10 milliards de FCFA.
Au regard de la nouvelle structuration du capital social de la banque majoritairement détenue par l’État, le Conseil a décidé d’orienter la stratégie de la banque sur son cœur de métier initial, à savoir le financement de l’immobilier, en devenant l’instrument privilégié de financement du secteur de l’habitat de façon à combler le déficit structurel en logements. »
Cela devait rassurer les clients. Surtout que la nouvelle DG Eliane Yacé à travers une capsule disponible sur les réseaux sociaux affirmait que les problèmes liés à des choix stratégiques semblent loin derrière avec la privatisation manquée. Et que dorénavant tout semble repartir sur de bons rails, avec un plan à trois volets basé sur la gouvernance, la réduction des charges de fonctionnement et la reconstitution des fonds propres. On décide d’y croire ?
On dirait tontine !
On a certes frôlé le pire mais on n’est pas sorti de l’ornière. C’est vrai qu’il y’a une avancée et nous sommes loin des allées et venues incessantes pour les travailleurs afin de percevoir leur salaire mensuel. Mais que de péripéties ! Une cliente venue retirer 250000 FCFA sur son compte d’épargne pour régler des soucis, est sortie de ses gonds, en ce mois de février. « C’est quoi cette histoire ? Pour de l’argent que j’ai sur mon compte et que je veux retirer, que de difficultés ! Aujourd’hui on me donne 50000, demain 100000, c’est tout simplement de la foutaise et du n’importe quoi ». On ne le lui fait pas dire ! Un autre client parti encaisser un chèque à du attendre deux heures de temps avant de se voir envoyer au guichet.
Pour patienter encore une heure avant de récupérer si dû. Trois heures d’horloge pour un chèque à retirer. Et le comble, c’est le diktat imposé par la banque. Il est quasiment impossible d’aller voir ailleurs puisque les formalités administratives à vous imposées et les conditions draconiennes de retrait, vous en ôteront l’envie. Comme on le dit en Côte d’Ivoire « tu n’aimes pas, mais tu ne laisses pas ! » Eliane Yacé a un travail d’Hercule à accomplir.
Un État qui promet avoir recapitalise une banque de près de 7 à 40 milliards de FCFA, une DG qui promet le meilleur mais reconnaît des difficultés de trésorerie (quid des milliards injectés ´’ ?), des clients à hue et à dia, et qui doivent invoquer la providence divine pour que la tontine veuille les visiter. Heureusement qu’on a su assez tôt que l’émergence, ce n’est pas pour demain, et qu’on n’en parle plus, toute honte bue !
LA RÉDACTION