Un cargo en attente d’accostage au port autonome d’Abidjan, transportant près de 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, soulève une grave alerte sécuritaire. Cette cargaison hautement explosive, dont l’impact potentiel fait frémir les autorités, représente non seulement un danger immédiat pour la capitale économique ivoirienne mais aussi pour toute la région. L’histoire de ce navire, rejeté par plusieurs ports européens pour des raisons de sécurité, est un avertissement flagrant : le pays fait face à une menace imminente de catastrophe.
Le nitrate d’ammonium : un composant dangereux, un risque explosif
Le nitrate d’ammonium est principalement connu comme un engrais chimique, largement utilisé en agriculture pour ses propriétés fertilisantes. Mais dans un contexte moins innocent, ce produit chimique est également un élément clé dans la fabrication d’explosifs puissants. Son potentiel destructeur est bien documenté, comme en témoigne la tragédie de Beyrouth en 2020. Ce jour-là, une explosion gigantesque de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium a ravagé le port de la capitale libanaise, faisant plus de 200 morts et des milliers de blessés. Un scénario que les autorités ivoiriennes voudraient éviter à tout prix.

Aujourd’hui, ce sont plus de 20 000 tonnes de ce même produit qui sont en attente au large d’Abidjan, une cargaison d’une taille bien plus grande que celle qui a causé la catastrophe de Beyrouth. La situation actuelle est d’autant plus préoccupante que ce cargo, d’abord transporté par le MV Ruby, a été refusé par plusieurs ports européens, dont ceux de Lituanie, du Danemark et de Suède, en raison des risques élevés qu’il présente pour la sécurité.
Un transfert « suspicionneux » et une destination problématique
Après avoir été rejeté par ces ports européens, la cargaison a été transférée sur un autre navire, le Zimrida, battant pavillon de la Barbade. Pourquoi un cargo, déjà suspecté de transporter une matière dangereuse, est-il autorisé à continuer son voyage avec une cargaison aussi risquée ? Pourquoi les autorités portuaires ivoiriennes semblent-elles n’avoir pris aucune mesure préventive avant l’arrivée de ce navire aux portes d’Abidjan ?
Ce flou autour de l’acheminement de la cargaison ne fait qu’accroître l’inquiétude des observateurs. La sécurité des ports ivoiriens n’a peut-être pas été suffisamment garantie, d’autant que les infrastructures portuaires d’Abidjan sont connues pour leur forte affluence et la proximité de zones à forte densité urbaine. L’impossibilité de garantir une gestion optimale d’une telle cargaison pourrait entraîner des conséquences catastrophiques.
Un scénario catastrophique à éviter absolument
Face à cette situation, les autorités ivoiriennes se retrouvent dans une position délicate. D’un côté, il est impératif de garantir la sécurité de la population, des infrastructures et de l’environnement. De l’autre, il existe un risque élevé de panique et de mauvaise gestion si la communication n’est pas claire et transparente.

Le précédent de Beyrouth est bien présent dans les esprits. En 2020, la détonation d’une quantité similaire de nitrate d’ammonium dans le port libanais a provoqué l’effondrement de bâtiments, la destruction de quartiers entiers et un bilan humain et matériel catastrophique. En attendant que les autorités locales réagissent, une question demeure : les leçons de Beyrouth ont-elles été tirées ? Ont-elles été suffisamment appliquées pour prévenir ce genre de drame en Côte d’Ivoire.
L’heure est à la vigilance maximale. La Côte d’Ivoire, par le biais de ses autorités, doit éviter une tragédie semblable à celle de Beyrouth, qui pourrait laisser des séquelles irréparables pour le pays. La question est désormais : les autorités ivoiriennes seront-elles à la hauteur du défi ?
LA REDAC’