En 2013, l’ancien footballeur Didier Drogba et Idriss Diallo faisaient leur entrée au capital de la Société des mines d’Ity grâce à feu l’ex-premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko.
Co-propriétaires de Keyman Investment via leurs holdings respectives : DYD international Holding (Didier Drogba) et Emerging Finance SARL (Idriss Diallo), ils ont donc récupéré 5% du capital de la Société des mines d’Ity auprès de la Société de développement minier de Côte d’Ivoire, en 2017. Cette transaction était alors estimée à 3 milliards de francs CFA. L’achat de ces parts de l’entreprise, avait été effectué par une société basée à Dubaï, Energy Standard DMCC, fondée et administrée par la société de gestion de fortune Helin International* – une nébuleuse de structures offshore basée entre Neuchâtel, Genève et les Emirats- dont les clients sont Didier Drogba et son associé, Idriss Diallo.
En 2019, Drogba et Idriss Diallo réalisent un grand bénéfice en revendant l’intégralité de leurs parts de la société pour 15 millions de dollars (environ 7,5 milliards de FCFA) à la société Endeavour. Malgré cette percée économique de près de 10 millions de Dollars comparée au prix d’achat, ils n’auraient pas reversé le 1,9 milliard de FCFA dû à la Société pour le Développement Minier de la Côte d’Ivoire (SODEMI). Koné Moussa Seydou Directeur de la Sodemi, filleul de Idriss Diallo va dès lors, entrer en action. Il choisit le bon timing, début mars 2022, en pleine pré-campagne de la présidence de la FIF, pour réclamer ladite somme à Didier Drogba, face visible du trio, après la mort de Hamed Bakayoko. C’est un camouflet, puisque l’affaire n’avait jamais été ébruitée du vivant de l’Ex-PM.
La pomme de discorde
En effet, Drogba avait été approché par Hamed Bakayoko via Idriss Diallo qui réussit à le convaincre de se lancer dans l’affaire. Didier Drogba va donc se mettre au-devant en acceptant d’être la face visible de l’iceberg. Hamed Bakayoko, Didier Drogba, Idriss Diallo deviennent donc « officiellement et officieusement » le trio dont la tête de proue est Didier Drogba qui va dorénavant représenter et garantir les intérêts du triumvirat. Une forme de ménage à trois.
Le coup de pouce de Didier à Endeavour Mining
Didier Drogba à travers son ami personnel, le magnat Naguib Sawiris, a obtenu 5% des parts. Et ce, parce qu’il avait joué au facilitateur auprès de la présidence de la République puisque Adama Toungara, alors ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, avait refusé un tel deal.
Pour faciliter l’opération en son temps, Ouattara scinde le ministère et arrache les Mines à Adama Toungara. L’argument avancé par Toungara pour s’opposer à cette entrée de Naguib Sawiris sur le marché minier ivoirien est qu’il n’est pas du milieu, mais surtout et pire, qu’il est poursuivi dans son pays (Égypte) pour fraude fiscale. Une fois l’accès au marché minier effectué, Naguib Sawiris demande à l’Etat de lui revendre ses actions pour qu’il soit majoritaire afin d’avoir les mains libres pour investir. L’état accède à sa demande à travers la Sodemi. Drogba se verra attribuer 5% par le biais de sa structure Drogba Holding.
Quelques années plus tard, ce que Adama Toungara craignait, se produit. Le magnat Sawiris va revendre ses actions, mais incite Drogba à le faire pour son compte.
Mais après la vente Didier Drogba aurait simplement restitué l’argent investi, sans le bénéfice. Casus belli ! Grosse pomme de discorde entre Idriss Diallo et Didier Drogba, après la mort de Hamback, qui rumine en petit comité et promet se venger de son ex-partenaire, Didier Drogba.
Un préjudice en somme, pour la Côte d’Ivoire.
Les entrées et sorties de Drogba et Diallo sur Ity, ont joué un rôle sérieux dans l’opération de la fusion, en 2015, du groupe minier « La Mancha », de Naguib Sawiris, et de la société canadienne Endeavour, qui sont devenus Endeavour Mining (Endeavour Mining, enregistré aux îles Caïmans, avec un bureau central à Londres). Avant cette association, la Sodemi était majoritaire. Mais, à ce jour, c’est Endeavour Mining qui détient la majorité grâce aux « passements de jambes » et « ailes de pigeon » de Didier Drogba et d’Idriss Diallo. Toute chose qui n’est pas sans préjudice pour la Côte d’Ivoire.
Pour la petite histoire, la Société des mines d’Ity (SMI), co-détenue avec la Société d’État pour le développement minier de Côte d’Ivoire (Sodemi), exploite une mine d’or à ciel ouvert dans la région de Zouen-Hounien à l’ouest du pays. En production depuis 1991, la mine d’Ity est la plus ancienne mine d’or en activité du pays. En 20 ans, plus de 600 000 onces d’or ont été extraites de son sol. Le match n’est pas encore fini. Place à présent aux prolongations de ce match où la première mi-temps est l’élection à la FIF !
LA REDACTION
Helin International*. Confère Dubaï Papers, une fuite de milliers de documents internes révélée en France par le journal l’Observateur en septembre 2018.