Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Réintégration de Koné Krémitcha : Quand le ministre Ibrahim Kalil Konaté sème le désordre au sein de l’ARTCI !

Le parcours de Koné Krémitcha au sein de l’Autorité de régulation des télécommunications et des TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), loin d’être un simple feuilleton administratif révèle les rouages internes de l’ARTCI, mais aussi les conflits d’intérêts qui secouent cette institution publique. Un enchevêtrement d’ambitions, de rivalités et de calculs politiques qui pourrait bien masquer des enjeux bien plus profonds.

Le licenciement : insubordination ou calculs stratégiques ?

Le 5 décembre 2023, Koné Krémitcha, chef de service sponsoring a la direction de la communication, est licencié pour “fautes lourdes” par la direction de l’ARTCI. Selon les documents internes en notre possession, cette décision est officiellement motivée par des actes répétés d’insubordination. En particulier, il lui est reproché d’avoir entravé le processus de mise en place du Comité Santé et Sécurité au Travail depuis juillet 2023. La sanction est nette : une lettre de licenciement, un certificat de travail, ainsi que des chèques pour le solde de tout compte, le tout sous le contrôle d’un commissaire de justice.

Ce licenciement, qui semble s’appuyer sur des motifs administratifs, ne cache-t-il pas une rivalité de plus grande envergure au sein de l’ARTCI ? En effet, Koné Krémitcha n’était pas un simple agent : syndicaliste engagé, proche de certaines figures du PDCI, il aurait, selon plusieurs sources internes, joué un rôle dans la chute de l’ex-DG Bilé Diemeleou.

La réintégration : retour triomphal ou manœuvre politique ?

Le 22 janvier 2025, contre toute attente, Koné Krémitcha est « réintégré » au sein de l’ARTCI. Après avoir perçu 42 millions de FCFA en indemnités de licenciement et exigé 12 millions de FCFA supplémentaires en dommages et intérêts, l’ancien « ex-agent » reprend ses fonctions avec un statut quasi-renouvelé. Mais selon nos sources , cette somme de 12 millions de FCFA aurait été réglée directement par le DG actuel de l’ARTCI, Ouattara Lakoun.

À peine réintégré, Koné Krémitcha aurait des projets de promotion, évoquant même une possible nomination à un poste de chef de département. Mais si cette réintégration semble favorable à Koné Krémitcha, devra-t-il rembourser les 42 millions de FCFA qu’il a perçus à titre d’indemnités, étant donné que sa réintégration annule en quelque sorte les conditions qui avaient motivé son départ initial ?

Une réintégration soumise à un conseil de régulation politique

Le processus de licenciement et de réintégration de Koné Krémitcha a été validé par le Conseil de régulation de l’ARTCI, un organe composé de personnalités influentes, dont Diakité Coty, Patricia Armand, Sako Mamadou (fils de Sako Fatiga, ex-vice-président de l’Assemblée Nationale), et plusieurs proches du pouvoir en place. C’est ce même Conseil qui, sur demande du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation Ibrahim Kalil Konaté (un proche parent de Koné Krémitcha), a finalement validé sa réintégration, faisant de cette affaire un enjeu de pouvoir et de relations personnelles. Cette réintégration ne pourrait-elle pas être le fruit de calculs politiques, visant à renforcer des alliances internes et à régler des comptes ? Koné Krémitcha lui-même n’a pas caché ses ambitions politiques.

Koné Krémitcha

La manœuvre politique : de l’insubordination à l’ingérence

Le parcours de Koné Krémitcha au sein de l’ARTCI ne se résume pas à un simple conflit de gestion interne. Ancien salarié de l’entreprise Koz Comium, il a bénéficié de l’appui de figures influentes du PDCI, comme l’ex-DG Bile Diemeleou, avec lequel il avait des liens forts. Après avoir contribué à la chute de ce dernier, il a consolidé ses relations avec des personnalités et s’est attelé à renforcer sa position au sein de l’ARTCI.

Le départ de plusieurs directeurs de l’ARTCI, tels que Diamala Kouassi, Sy Benoît ou Diakité Aïcha, a été négocié de manière discrète, avec des indemnités considérables allant de 120 millions à 210 millions de FCFA. Mais dans ce jeu de pouvoir, Koné Krémitcha a su manœuvrer habilement, en jouant sur ses relations avec l’ex- DG Namahoua Bamba-Touré, successeure de Bilé Dieméléou pour obtenir la tête de certains directeurs.

Une affaire plus complexe qu’il n’y parait

La réintégration de Koné Krémitcha, loin d’être une simple décision administrative, pourrait-être le fruit d’une confluence d’intérêts : à la fois personnels, politiques et institutionnels. Alors que la situation continue de se dénouer, une question persiste : Koné Krémitcha pourra-t-il réellement servir les intérêts de l’ARTCI, ou est-il simplement un pion dans un jeu de pouvoir plus vaste et plus opaque ? Le temps nous le dira, mais une chose est certaine : cette affaire est loin d’être un simple épisode administratif.

Encadré

La pirouette mal inspirée de Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation

Lorsqu’un ministre se « permet » de justifier, en petit comité, une décision administrative aussi douteuse que la réintégration de Koné Krémitcha à l’ARTCI, il est légitime de se demander si les fondements de cette décision sont vraiment aussi solides qu’il ne veut bien le faire croire. Le ministre Ibrahim Kalil Konaté, tentant de qualifier cette réintégration de « réembauche », fait une pirouette mal inspirée. La distinction entre « réintégrer » et « réembaucher » est pourtant évidente, et le ministre semble délibérément flouter cette frontière pour donner un vernis de légitimité à une manœuvre qui, dans le contexte actuel, paraît suspecte. La réintégration, c’est le rétablissement d’une personne dans ses droits, la restitution de ce dont elle avait été privée. En revanche, « reembaucher » signifie offrir à quelqu’un un emploi, de manière nouvelle et indépendante de toute précédente relation de travail. Ce terme ne correspond en rien à ce que Koné Krémitcha a vécu. Il n’a pas été réembauché comme un nouvel arrivant sur le marché de l’emploi, mais réintégré après un licenciement pour faute lourde, une décision validée par un tribunal. Parler de « réembauche » dans ce contexte, c’est minimiser l’aspect juridique et les conséquences d’un licenciement qui a eu lieu. Konaté Kalil semble ainsi chercher à détourner l’attention des citoyens et des observateurs de la nature profondément politique de cette affaire. Car, derrière la décision judiciaire, se cache une réintégration qui repose sur des réseaux d’influence, des intérêts politiques et des alliances stratégiques. En tentant de présenter la réintégration comme une simple « réembauche », le ministre Ibrahim Kalil Konaté veut peut-être apaiser les doutes, mais il ne fait qu’enfoncer davantage le clou des suspicions qui entourent cette décision.

LA REDAC

Dans le dossier

Articles récents

Côte d’Ivoire/Injustice au sein de la justice : des magistrats civils pénalisés par un “décret inégal”

26 mars 2025

Mafia du foncier _STICKERS : Le ministère de la Construction s’expliquera, peut-être !

21 mars 2025

Education nationale _COGES : Quand la volonté de transparence créé la chienlit !

21 mars 2025

Affaire Komé Bakary : Mafia du foncier, manipulations médias et impunité – Saïd Penda en première ligne !

20 mars 2025

Mise à la retraite du syndicaliste Bli Blé David : acharnement et chantage inacceptable !

19 mars 2025

Quand la Sotra “vole” cinq années de vie professionnelle aux stagiaires du PEJEDEC.

19 mars 2025

FILM _Abidjan 2025 : Un séminaire pour la promotion des langues maternelles et de la culture

14 mars 2025

Foncier_Lotissement « Adjin 2 » / Koné Bruno retarde-t-il l’issue d’un vieux conflit judiciaire ?

11 mars 2025

8 mars :Hommage à Marie Koré et aux femmes politiques, intellectuelles, scientifiques, artistes… dont l’action et les sacrifices ont permis d’écrire l’histoire de la nation ivoirienne.

8 mars 2025

Affaire Doumbia Issouf vs. Dame Adjo Annick : Quand justice et réputation s’affrontent !

7 mars 2025

Grave injustice au Ministère de la Justice : Des magistrats civils spoliés de leur droit !

27 février 2025

Ministère de la Construction : Un réseau de corruption protégé par les hautes sphères du pouvoir ?

21 février 2025

Scandale foncier de Djorogobité : Un symbole des dérives de l’administration ivoirienne – Qui protège les barons de la mafia du foncier ?

20 février 2025

Le cacao ivoirien sous menace : Fuite vers les pays voisins, 50 000 tonnes de cacao vendues illégalement !

19 février 2025

Qui tente de libérer Peko ? La vérité derrière les tractations… !

19 février 2025

Réintégration de Koné Krémitcha : Quand le ministre Ibrahim Kalil Konaté sème le désordre au sein de l’ARTCI !

2 février 2025

Affaire Corlay /La SIB porte plainte contre Aboubacar Sow pour faux et usage de faux. 

31 janvier 2025

Côte d’Ivoire_Hadj 2025/ Une Inscription en ligne sous haute tension, entre mafia et désespoir… !

26 janvier 2025

Affaire Versus Bank : Le « braquage » d’État en Côte d’Ivoire sous le regard des deux ex-gouverneurs de la BCEAO (2 ème partie)

20 janvier 2025

Drame_Koumassi campement : « La vengeance est un plat qui se mange chaud »

18 janvier 2025
Activer les Notifications OK Non merci