Ce matin, les habitants du quartier Palmeraie, dans la commune d’Anyama, ont été brutalement réveillés par le vrombissement assourdissant des machines de démolition. Un bruit synonyme de drame pour la famille Cissé, dont la maison a été détruite sous les yeux impuissants de ses membres.

Tout a commencé par une mise en demeure émise par la mairie d’Anyama le 30 janvier 2025. Ce document demandait à la famille de libérer leur habitation dans un délai de quinze jours, l’administration municipale estimant que la construction empiétait sur la voie publique. Face à cette injonction, la famille Cissé a réagi avec prudence et bonne foi, en présentant à la mairie tous les documents légaux attestant de la légitimité de leur occupation.
Plutôt que d’engager un dialogue constructif, l’administration municipale a adopté une posture inflexible. Elle a proposé à la famille une somme d’un million de francs CFA, destinée à couvrir une caution locative, tout en affirmant son incapacité à offrir un quelconque dédommagement. Cette offre, jugée insuffisante et inacceptable par la famille Cissé, a suscité des interrogations sur leur avenir et sur leurs garanties juridiques. “Comment quitter une maison que mon père a construite sur un terrain qu’il a lui-même acheté avec tous les documents, sans être dédommagé ni même avoir des garanties en ce sens ?”, s’indigne un membre de la famille.

Le refus de cette compensation symbolique n’a pas arrêté les autorités municipales. La police municipale est intervenue, forçant les habitants à quitter les lieux manu militari avant de procéder à la destruction de la maison. Ce matin, une famille entière se retrouve sans toit, livrée à elle-même et sans aucune perspective de relogement.
La gestion du foncier urbain en Côte d’Ivoire.
Comment une famille, détenant des documents légaux, peut-elle se voir dépossédée de son bien sans procédure judiciaire équitable ? Qu’en est-il du respect des droits des citoyens face aux décisions administratives ?
Dans un contexte où le foncier urbain est devenu un enjeu majeur, cette expulsion brutale relance le débat sur la transparence des procédures et la protection des populations vulnérables contre les abus administratifs. Pour la famille Cissé, il ne reste plus que l’espoir d’une reconnaissance de leur situation et, peut-être, d’une intervention des autorités compétentes pour corriger ce qui apparaît comme une injustice.
LA REDACTION