À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, la Côte d’Ivoire se retrouve plongée dans un climat de tension qui pourrait bien faire vaciller son équilibre fragile. Les récents mouvements au sein des principaux partis politiques, tels que le PPA-CI et le PDCI-RDA, qui ont choisi de se retirer de la Commission Électorale Indépendante (CEI), révèlent une crise politique latente qui pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières ivoiriennes.
Le PPA-CI, malgré son retrait de la CEI, a affirmé son intention de participer au scrutin. De son côté, Jean-Louis Billon, ancien membre du PDCI, a décidé de se présenter en tant qu’indépendant, illustrant ainsi la fragmentation de l’opposition. Cette situation ne fait qu’ajouter à la confusion ambiante, tandis que le RHDP, au pouvoir, s’active pour recruter des membres au sein du PDCI-RDA…
Dans ce contexte, la grève des enseignants, suspendue pour l’instant, et les négociations en cours soulèvent des questions sur la stabilité sociale du pays. Parallèlement, la condamnation de Assy Ghislain, un syndicaliste éminent, à deux ans de prison, jette une ombre sur la liberté d’expression et les droits syndicaux.
La Côte d’Ivoire se trouve à un tournant critique, entourée de tensions géopolitiques exacerbées, notamment avec le Burkina Faso et la France. La coopération entre les deux pays est mise à mal par des accusations de déstabilisation et le déploiement militaire français dans le nord du pays. Des rumeurs circulent, alimentées par des sources douteuses, affirmant que le gouvernement malien appelle ses ressortissants à regagner Bamako avant octobre 2025, intensifiant encore plus l’atmosphère déjà explosive.
Au cœur d’Abidjan, une unité de désinformation que soutiendrait le Quai d’Orsay, serait à l’œuvre pour manipuler l’information, utilisant à son profit certains médias et influenceurs locaux. Cette guerre de l’information pourrait bien influencer le cours des élections à venir.
Les questions demeurent : qui seront les candidats sur la ligne de départ ? Quels programmes seront proposés aux électeurs ? Et qu’en est-il d’Alassane Ouattara, qui pourrait-il encore jouer un rôle dans ce grand jeu politique ?
Alors que Laurent Gbagbo s’apprête à lancer un mot d’ordre dans les semaines à venir, la Côte d’Ivoire semble se complaire dans un cycle de peur et d’incertitude. Dans ce contexte chaotique, un constat s’impose : à qui profite réellement ce désordre ambiant ? Les enjeux sont vastes, et l’avenir de la Côte d’Ivoire pourrait en dépendre.
La question reste posée : cette élection sera-t-elle celle de l’espoir ou celle du chaos ?
Angelina Hadja