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Abattoir moderne à 18 milliards FCFA / Tout ça pour ça !

La Côte d’Ivoire se vante d’avoir un abattoir ultra-moderne qui répondrait à toutes les normes requises en la matière. N’est-ce pas à relativiser, rien qu’en se basant sur le processus d’abattage ? Action…

Séquence 1 : Si Port-Bouët et son abattoir m’étaient conté !

Port-Bouët est l’une des 10 communes de la ville d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, étalée tout le long du littoral sur une dizaine de kilomètres au-delà du canal de Vridi. Elle comprend entre autres le quartier d’Adjouffou, de Derrière Wharf, les villages d’Abouabou et de Mafiblé… Elle abrite l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny et le port autonome d’Abidjan. En 2021, sa population est estimée à 618 795 habitants. Port-Bouët porte le nom du commandant Bouët-Willaumez qui, en 1837, est chargé par le roi de France de conclure des traités de commerce et de protection avec des chefs côtiers. C’est en fait seulement vers 1930 que Port-Bouët commence à être habitée.

Cette commune compte en son sein l’abattoir principal d’Abidjan qui a deux compartiments : un site d’abattage et un cadre de restauration. L’abattoir de Port-Bouët n’a plus connu de réhabilitation depuis 1959, date de sa création. Sa réhabilitation faite par le gouvernement ivoirien a couté 18 milliards de FCFA. Ce site d’une superficie de 60 hectares avait été conçu pour une population abidjanaise de 500.000 habitants pour l’abattage de 60 à 80 bœufs par jour, mais avec la récente rénovation c’est en moyenne 400 à 500 bœufs que l’on y abat par jour pour une population abidjanaise avoisinant 6 millions d’habitants. 280 personnes y travaillent de manière régulière et permanente avec 2450 emplois indirects, pour la fourniture de la population d’Abidjan à environ 90% de ses besoins alimentaires en protéine animale.

Scène 1 :  une magouille venue d’outre-tombe

Tout nouveau boucher qui veut se lancer dans la filière doit déposer une caution de 500.000 FCFA. Cette somme versée n’entre dans aucune comptabilité ni du syndicat encore moins de l’ONAF (Office National des Abattoirs et Frigorifiques). Puisqu’au constat aucun reçu n’est délivré. Or ce sont des milliers de bouchers qui ouvrent des étals tous les mois sur toute l’étendue du territoire national. Ceux qui refusent de verser cette caution sont sous la menace de fermeture de leur activité. Sur chaque animal abattu à savoir bœufs, moutons etc…le fameux syndicat perçoit 500 FCFA ; or ce sont des centaines de bêtes -voire des milliers en période festive- qui sont abattues chaque mois et les chiffres des animaux réellement tués seraient minorés dans les registres. En clair, ce sont des millions sinon des milliards qui disparaissent des caisses de l’État et qui engraissent vétérinaires, patrons de l’ONAF et les responsables de la magouille organisée à travers le syndicat. Telles sont les informations qui ressortent de confidences bien sûr anonymes, de certains bouchers et travailleurs du secteur.

Scène 2 : service d’hygiène et vétérinaires, dites-vous ?

Des acteurs du service d’hygiène, des vétérinaires aidés par certains agents de l’ONAF sont   des membres influents d’un réseau mafieux savamment huilé au sein duquel circule beaucoup d’argent en dehors du circuit officiel. C’est en somme, une gabegie qui a pignon sur rue au dit abattoir. Nous en voulons pour preuve des conditions d’hygiène et de sécurité exécrables. Les boyaux, les têtes, les peaux des animaux abattus sont traînés à même le sol devant les regards hagards de vétérinaires qui vraisemblablement à voir leur passivité devant ce spectacle pittoresque, n’attendraient que des dessous de table pour valider la procédure de l’abattage. Pour un abattoir dit moderne rénové à hauteur de 18 milliards de FCFA, c’est intenable de voir la viande jonchée à même le sol insalubre et arpentée à tout va par tout passant. Ça ne nous étonnerait pas que de la viande avariée se retrouve sur le marché ! Abattoir ou Dépotoir ? telle est la question qui tarauderait tout nouveau visiteur de cet ‘ abattoir dit moderne ’.

Scène3 : alcool, drogue, pratiques occultes et violence…

Quelques ouvriers de l’abattoir de Port-Bouët sont de véritables adeptes de substances alcooliques si ce n’est qu’ils fument joints sur joints à longueur de journée, dépourvus de leurs sens, cigarette et boisson enivrante à la main. A l’accueil ils n’ont aucune gêne à se présenter devant les clients en état d’ébriété, cannette de « Vody, cigarette, comprimés codéinés » à toute heure de la journée et en toutes circonstances, dans l’exécution de leurs activités. D’ailleurs comment peut-il en être autrement avec leurs conditions de travail, l’environnement dans lequel ils exercent leurs métiers et surtout s’ils sont sous-payés, ou ne le sont même pas. Ils doivent se débrouiller pour percevoir une modique indemnité de 500fcfa sur chaque animal abattu. Dans ce milieu, la guerre et les bagarres sont la ritournelle habituelle. Les pratiques occultes sont un apanage sur lequel il faille compter pour concurrencer les collègues de travail. Dans ce monde impitoyable, les coups de couteaux sont vite donnés. C’est une jungle organisée où le plus fort fait la loi. Les forces de l’ordre affectées à la sécurisation des environs, n’arrivent pas toujours à sécuriser les lieux et à y faire régner la discipline. Analphabètes pour la plupart, ces ouvriers sont livrés à eux-mêmes et personne ne se soucie de leur sort alors qu’ils sont certes, le maillon le plus faible de la chaine en apparence mais en réalité le pilier de ce domaine.

Séquence 2 :

A bas l’inflation !

Les avis sont mitigés sur la fixation des frais d’abattage. Selon le Directeur de l’abattoir, M. Dagnogo Komissiri, l’ancien montant dudit processus s’élève à 20 750 F CFA par bête. Certains ouvriers affirment que les nouveaux frais d’abattage oscillent entre 20 000 F CFA et 30 000 F CFA voir 22 000 F CFA. Tandis que d’autres vont au-delà des tarifs susmentionnés. Cette différence de prix de l’abattage résulte à n’en point douter, d’un déficit de communication entre les acteurs et les administrations intervenant le long du processus.

Pour le District, l’abattoir doit épouser les normes internationales. Cela nécessite des investissements colossaux. L’objectif étant d’améliorer les conditions d’hygiène de la chaîne d’abattage des bêtes. C’est pourquoi, Ouattara Lydie, une opératrice ivoirienne qui dans le cadre d’un partenariat public-privé, a fait des réalisations à la suite d’un BOT de 5,6 milliards de FCFA. Il s’agit, entre autres, d’un marché de gros, un parc à bétail, une chambre froide, une chambre d’abattage. Le gouverneur du District d’Abidjan Robert Beugré Mambé quant à lui, a déclaré que la taxe qui revient au District ne changera pas. Elle restera de 3000 F CFA dans cette nouvelle politique de prix. Cette affaire de prix a suscité un mouvement d’humeur des acteurs intervenant dans la chaîne d’abattage des bêtes à l’abattoir de Port-Bouët, et continue de faire grincer des dents, au niveau des consommateurs. Donc tout ce tintamarre autour de la rénovation à 18 milliards de FCFA, c’était pour ça !?

LA REDACTION (AVEC KEK)

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