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Côte d’Ivoire/BTS : La mafia a plus d’un tour dans son sac !

Le Brevet de technicien supérieur (BTS) est un examen national en Côte d’Ivoire dont l’organisation relève du jeu du chat et de la souris.

De l’organisation du BTS

73,38% en 2019, 52,93% en 2020, 46,80% en 2021, 46,05% en 2022 et 40% d’admis en 2023. De prime abord ces taux de réussite u BTS sur ces cinq dernières années se justifient par le fait que la tricherie a reculé. Mais est-ce la vraie raison pour que les résultats soient en decrescendo ? L’organisation du BTS relève du ministère de l’Enseignement supérieur concernant ses deux filières : tertiaire, et industrielle. Une réforme est entreprise pour ne garder que les filières porteuses d’emploi. Et selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Adama Diawara, désormais, les candidats à la soutenance auront trois notes dont l’une délivrée par son professeur le directeur de mémoire, une par son maître de stage et la troisième, par le jury après un résumé de son mémoire par le candidat pendant au moins une heure. C’est un examen sanctionnant la deuxième année d’une formation dans une filière d’emploi. Le candidat après l’inscription au sein de son établissement et le paiement des droits d’inscription, reçoit sa convocation en ligne qui lui permet de composer le jour indiqué. Et c’est la Direction de l’organisation des examens (DOREX) qui organise tout. Elle convoque les enseignants pour la surveillance et la correction en passant par le choix des sujets, à travers des listes à elle envoyée par les Directeurs des études des différentes écoles. Mais durant tout ce processus, que de difficultés !

La DOREX a du pain sur la planche

Le ministère de l’Enseignement supérieur et la DOREX ont pour objectif l’organisation des examens, avec zéro tricherie. Mais là, il y’a assez de problèmes à régler car il y’a une mafia très bien organisée qui promet le BTS aux étudiants contre de l’argent. Et ce réseau n’est pas facile à démanteler.

D’aucuns vont même jusqu’à proposer des montants qui se chiffrent à des centaines de milliers de FCFA, pour l’obtention du BTS. Le jeu vaudrait-il la chandelle à ce point ?

La tricherie a le dos large

La DOREX a plusieurs fois fait participer des étudiants espions à certains cours de renforcement pour pouvoir contrer ces méthodes, mais la tricherie a la peau dure. Voici une petite anecdote qui confirme que la DOREX et les enseignants fraudeurs jouent au chat et à la souris : « Lors de la correction des examens du BTS 2022, des enseignants avaient préalablement à la composition et lors des cours de renforcement, trouvé des signes distinctifs avec leurs étudiants. Et dans le lot de copies de la spécialité concernée qui est ‘’Tourisme et Hôtellerie’’ concernant les matières d’’’Etude de cas’’ et de ‘’Gestion’’, ces copies ont été repérées par les enseignants concernés. Qui donnaient de bonnes notes aux étudiants. Mais problème, l’harmonisateur se rend compte d’une copie qui a une très bonne note alors que l’étudiant ne méritait pas la moyenne requise pour la validation de l’épreuve. Il décide de vérifier les autres copies amoncelées déjà corrigées, et découvre le pot aux roses. S’en suit une rixe entre enseignants et l’harmonisateur qui n’a pas voulu être soudoyé fait découvrir le pot aux roses au Secrétariat qui en fait rapport à la DOREX qui l’achemine à son tour, au ministère. » Notez bien que l’enseignant qui a dénoncé cette fraude faisant perdre une somme d’argent considérable au réseau, l’a fait à ses risques et périls et a failli être l’objet de représailles avec des menaces constantes. La DOREX comme représailles, a fait recorriger ces copies par un nouveau corps enseignants spécialiste de la matière et désigné spontanément. Aussi, les enseignants fautifs ont été retirés de la liste des correcteurs. Mais cela n’a pas freiné leur ardeur, elle n’a fait que les pousser à revoir leur stratégie…

Contrer la tricherie oui, mais nuire aux étudiants, non !

Désormais ces enseignants ne pouvant plus être au cœur du système pour en manipuler les ficelles, se sont résolus aux sujets. Il suffit donc de tout faire pour connaître celui qui composera les sujets, être sûr de ce qui sera donné et agir au préalable en faisant assimiler le cours et les différentes méthodes aux étudiants. Et là la DOREX qui veille au grain, a voulu innover. Lorsqu’elle sait qu’un sujet était au préalablement connu, il suffit de changer ce sujet à la dernière minute. Mais où le bât blesse, c’est que certains inspecteurs comme pour brouiller les pistes, se résolvent à composer eux-mêmes les sujets, en faisant un pot-pourri de plusieurs sujets ou exercices de la même matière dans des annales, ou des examens antérieurs. Le problème est que plusieurs étudiants risquent là d’échouer parce qu’ils peuvent ne pas avoir vu le chapitre concerné, en classe. Du moment où seuls les enseignants toujours en fonction -les inspecteurs étant des enseignants mais plus au contact avec l’enseignement- connaissent la progression des cours, les chapitres ou le programme s’est arrêté, et composent les sujets, en conséquence. C’est le cas d’un étudiant studieux qui excellait dans une matière qui est sa spécialité, a échoué au BTS, parce qu’il n’avait pas vu le chapitre concerné, pendant l’année scolaire durant les cours avec son professeur ; les enseignements de l’année n’ayant pas porté sur ce chapitre.  Alors chers membres du ministère et de la DOREX rivalisez de vigilance pour faire vos omelettes mais s’il vous plait en cassant des œufs inévitablement, mais le moindre possible !

LA REDACTION

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