1960. La Côte d’Ivoire possédait approximativement 16 millions d’hectares de forêts. Aujourd’hui, il ne lui en reste plus qu’environ deux millions d’hectares. Ce qui fait du pays l’un des pires exemples de déforestation dans le monde.
Dans un rapport de 2013, l’Agence de développement allemande GIZ estimait la valeur du secteur de l’exploitation forestière formel à 108 milliards de francs CFA (approximativement 176 millions USD).
Environ 90 % du bois est exporté à l’étranger, principalement vers l’Union européenne, sous forme de matériau pour plancher, de contreplaqué et de bûches en provenance de forêts plantées de teck et de cèdre (Cedrela Odorata), notamment.
Pendant ce temps, la valeur du secteur informel intérieur – qui couvre la quasi-totalité du marché intérieur – est estimée à 82 milliards de francs CFA (125 millions €).
La corruption est une partie intégrante du problème, avec des fonctionnaires qui acceptent des dessous de table à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement pour autoriser l’exploitation, le transport et la vente de bois illégal.
Le marteau qui assomme le Forestier… !
Le permis d’exploitation est délivré aux propriétaires de marteaux forestiers qui se font délivrer chaque année, une autorisation annuelle d’exploitation sur chacun des périmètres qu’ils procède.
Un marteau peut être propriétaire de 10, 7, 1, 3, 2…périmètres. C’est selon sa surface financière et la disponibilité des autres périmètres abandonnés. Il faut noter que les ivoiriens, propriétaires de marteau et eux-mêmes exploitants, se comptent sur les doigts d’une seule main. Ils louent tous à des tiers…
Problèmes et problèmes
Pourquoi donner des autorisations à des personnes qui travaillent dans d’autres secteurs d’activités pour se faire de l’argent sur le dos des opérateurs du secteur à qui l’Etat a interdit depuis les années 96, la délivrance de nouveaux marteaux ?
Pourquoi ne pas simplement retirer les marteaux aux non professionnels pour les réattribuer à des professionnels ?
Ces personnes (propriétaires de marteaux) aux bras longs, le plus souvent prête-nom ou protégé des politiciens, qui ne pénètrent jamais une forêt, prennent les bordereaux et les vendent au premier venu qui a du cash. Ce dernier ayant déboursé 3,5 ou 4 millions pour 10 voyages de bois, vas tout faire pour en faire 15 ou 20. Surexploitation pour plus de gain et rentrer dans son d. La pieuvre est née ! Et elle va grandir pour l’avaler un matin, corruption et dessous de tables aidants. La chute du forestier est actée.
LA REDAC’