Le bloc CI-101 où la grande découverte de pétrole a été faite, qui fait jubiler certains et jaser d’autres, a été attribué, à ENI, en Contrat de partage et de production(CPP) le 22 mars 2017. Deux autres Blocs CI-501 et CI-504 sont attribués à Eni (signés le 03 juin 2019).
Avec un investissement dans le risque de quelques 50 millions de dollars, soit moins de 30 milliards FCFA (ce n’est pas ce qui manque à la Côte d’Ivoire), ENI va se tailler, après la découverte de ce gisement pétrolier dans l’offshore sur le permis CI-101, 90 % de parts et 10% pour l’entreprise publique Petroci…Alors que le « grand manitou » a un budget de souveraineté de plus de 100 milliards FCFA qui s’enfle d’année en année…
Deux milliards de barils, c’est juste une estimation préliminaire du gisement, la valeur de la réserve estimée. Les travaux d’évaluation permettront, ensuite, de confirmer cette quantité, déterminer les limites du gisement et la capacité de production journalière. A cet effet, il y a le principe de conservation des gisements qui fait que l’Etat impose une cadence de production à l’opérateur pour ne pas, dit-on, « finir le pétrole en un coup ». En somme , plusieurs paramètres, notamment le prix à l’international, les coûts d’investissement et les besoins nationaux rentrent dans la cadence de production.
La corruption, une vermine
Des fonds sont très souvent thésaurisés pour des investissements dans les sociétés d’Etat mais malheureusement, ils sont perçus comme du “pain béni” qui dort et dont on peut impunément disposer. Observons les audits qui se font aujourd’hui au forceps ! C’est en effet, à la demande des bailleurs de fonds; sinon les cabinets agrées d’audit, ont de tous temps contrôlé ces sociétés d’Etat, sans jamais détecter un quelconque détournement !
Investir dans le risque
Malheureusement on ne fera qu’investir à crédit dans les infrastructures mais pas dans le risque qui permet de gagner gros. C’est l’Italie qui viendra prendre des milliers de milliards de FCFA pour un investissement d’environ 50 millions de dollars alors que nos détournements dépassent de loin ce risque. Est-ce ce qui manquerait à la Côte d’Ivoire comme moyen pour financer un forage ? Rien qu’à voir tous ces détournements qui sont légion chez nous et cachés sous cap, la réponse est toute trouvée!
Quid du partage
ENI signe un contrat de partage de production avec L’Etat. Dans ce contrat se trouve une période d’exploration qui est accordée sur une superficie appelée bloc. Il est dit que ces sociétés ont la liberté d’investir en Côte d’Ivoire et bénéficient d’exonération de taxes et impôts pendant toute la période du contrat. L’État bénéficie gratuitement de 10% des parts d’actions de l’entreprise. Cette part est représentée par Pétroci. Donc l’Etat a la possibilité d’aller plus loin, s’il le souhaite . Puisque sans effort, il a droit à 10% des actions dans le projet. Mais à ce stade, la Côte d’Ivoire ne dépassera pas les 20%, même si elle veut augmenter son gain. Le Canadian Natural ressources (CNR) actuellement donne 12% à l’Etat. C’est à dire les 10% + 2% de négociation.
Manque de transparence
Comment en effet verifier si l’opérateur dit qu’il a dépensé le montant qu’il allègue en terme d’investissements, sur le bloc concerné ? Puisqu’on ne contrôle pas suffisamment ces entreprises. N’est-ce pas de la responsabilité de l’Administration à qui de l’argent est versé pour former son personnel à ces contrôles, que revient cette tâche? Et dire que nous avons des experts qui auraient parcouru la galaxie en terme de diplômes, et tutti quanti!
Francis Taky