Le 4 février 2022, la ministre la ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto, a, au nom du Premier Ministre Patrick Achi, assuré les responsables syndicaux de la détermination du gouvernement à traiter avec efficacité toutes leurs préoccupations, afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l’État. Selon elle donc, « En ce qui nous concerne plus particulièrement, 2022 verra la fin d’une étape de notre partenariat en qualité de partenaires sociaux. Cette année, en effet, s’achèvent les clauses des accords conclus en 2017, et qui ont favorisé une trêve sociale pertinente et efficace. Mais 2022 ouvre aussi des pages nouvelles d’espérances en de nouveaux accords. 2022, vous convenez avec moi, nous place tous devant nos responsabilités dans un contexte de solidarité pour bâtir ensemble le bonheur du peuple ivoirien. » Par la même occasion le véritable gréviste devant l’éternel désormais reconverti en ponde des négociations l’inspecteur général du ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Flavien Traoré, par ailleurs président du Comité de dialogue social de la Fonction publique (CDS-FP) a remis à la ministre Anne Ouloto deux documents, notamment le bilan des protocoles d’accords portant revendications et trêve sociale et la Plateforme revendicative des organisations syndicales de Côte d’Ivoire (revendications nouvelles).
La mémoire courte
Les fonctionnaires ivoiriens ont-ils la mémoire courte ? En effet alors qu’ils débrayaient et avaient mis le gouvernement dans une situation difficile en 2017, le gouvernement les a astucieusement calmés. C’est qu’en ce temps Alassane Ouattara voulait gagner du temps et laisser une patate chaude à son successeur. En n’ayant pas prévu son appétit gargantuesque du pouvoir qui le pousserait à briguer un énième mandat. Dès lors il change de fusil d’épaule et continue de parler de trêve sociale, le lieu de consolider les revendications et les discussions avec la tutelle. Pauvres fonctionnaires ! Attendez toujours là où les députés se sont fait augmenter et où les sénateurs roulent sur de l’or !
Les 5 péchés capitaux !
Bien fait pour ces fonctionnaires qui ne sont pas allés à l’école de Kandia Camara et de Traoré Flavien ! Ils ont été plombés dans l’aile comme de nigauds, pour 5 péchés capitaux. Tout d’abord il existe un problème de leadership entre les syndicalistes avec des centrales syndicales qui foisonnent et qui cherchent chacune, à remporter la lutte. Au lieu de penser à l’intérêt général, ils doivent certainement avoir quelque chose derrière la tête. Peut-être que ce sont sans doute les 800 millions de F CFA octroyés à la récente fête du travail et continuellement renouvelées aux faitières qui leur ont tourné la tête !
Le deuxième péché, c’est que le monde du syndicalisme est devenu un marche-pied pour une gloire personnelle. Vous êtes au-devant des négociations, vous êtes aussitôt repérés, on est prêt à tout vous proposer pour acheter votre mutisme. Rien qu’à voir l’ascension fulgurante de Kandia Camara et de Traoré Flavien pour s’en convaincre !
Ce qui nous fait déboucher sur la troisième grosse erreur, les accointances politiques. Et c’est d’autant plus malheureux qu’au lieu de penser à eux et à leur corporation, les syndicalistes cherchent des attaches politiques véritable laisser-passer pour des strapontins plus juteux. N’y-a-t-il pas eu l’organisation du concours de recrutements d’inspecteurs de l’éducation nationale sur étude de dossiers pour en vérité récompenser de « bons petits » ? On a même en mémoire le Rassemblement des enseignants républicains (RER)…
Le quatrième péché celui-là, est lié au manque de confiance. Qui est le pendant de la corruption. Des leaders syndicaux ont beau claironner le jour mais la nuit, rasent les murs des ministres respectifs pour se voir remettre quelques jetons histoire d’arrondir les fins de mois. La corruption règne en maîtresse dans ce secteur. C’est l’exemple de certains leaders syndicaux qui étaient prêts à en venir aux mains après une réunion avec leur ministère de tutelle, pour un transport d’un million de FCFA à se partager. Ils sont tellement corrompus pour la plupart, que la base les abhorre !
La cerise sur le gâteau, c’est que les fonctionnaires veulent être heureux sans souffrir. Ils préfèrent se contenter du peu qu’ils reçoivent tant qu’il est régulier, et ne pas prendre le risque de se voir ponctionner ou suspendre leur salaire, pour fait de grève. A telle enseigne que la non application du nouveau code de la fonction publique n’est aucunement une gêne, pour eux ! Comme si l’on pouvait se rendre au Paradis sans passer par la mort ?
LA REDACTION