Les fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire continuent d’être rançonnés en dépit de ¨grosses¨ campagnes de Communication de l’actuel ministre de la fonction publique, Anne Désirée Ouloto, institutrice de formation. Le principe de la gratuité du service public ne lui dit pas grand-chose. Les actes sont payants à partir de l’espace fonctionnaire. Il en existe quatre et payable par mobile money uniquement avec MTN. Il s’agit notamment :
1. Attestation administrative pour prêt bancaire (3000F CFA)
2. Attestation de non-sanction disciplinaire (2000F CFA)
3. Attestation de prime (2000F CFA)
4. Domiciliation de prime (2000F CFA)
Pourquoi payer ? Où va cet argent ? Dans les caisses noires du ministère. Le hic, c’est qu’il revient au fonctionnaire demandeur de les imprimer pour avoir le support papier. Quels sont les décrets ou arrêtés qui instituent ces sommes à la demande de ces actes ? Aucun. Un vol savamment organisé. Imaginez le nombre de documents demandé par fonctionnaire par mois ? année ? Des demandes pourtant gratuites de 2011 –2014.
Le SIGFAE, une révolution
Il n’était pas opérationnel à son arrivée en 2011. Le SIGFAE, Système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’Etat était encore au stade de projet et attendait des financements. A la tête du ministère e la Fonction publique et de la Réforme administrative(2011 –2014), Gnamien Konan a fait appel à des informaticiens fonctionnaires et quelques stagiaires, tous des jeunes ivoiriens, avec un objectif : créer un système permettant de gérer les fonctionnaires depuis les concours assistés par ordinateur au paiement de leur salaire en passant par la gestion de leur carrière à leur retraite. Ce projet n’a reçu ni appui financier ni appui technique extérieur. La mise en place du SIGFAE n’a pas nécessité de fonds spéciaux. C’est plutôt le projet d’identification des fonctionnaires qui était budgétisé à des milliards et attendait dans les tiroirs de la fonction publique. Un operateur était déjà en pole position, mais les informaticiens de la fonction publique ont réalisé un outil de notation qui a permis de faire le nettoyage des listes à zéro franc. La budgétisation à coût de milliards devrait certainement servir à enrichir certains fonctionnaires.
Le SIGFAE et la célérité des procédures
Par le biais du SIGFAE, quand le supérieur hiérarchique signifiait la prise de fonction de l’affecté, le programme gênerait la documentation relative à l’agent et une copie était automatiquement transférée à la solde. Il suffisait seulement que l’info soit transférée par internet, et un mois après les salaires devraient être perçus. Sans fonds spéciaux encore, toutes les réformes engagées par Gnamien Konan à la Fonction publique ont été réalisées par les fonctionnaires : les informaticiens de la fonction publique. Pas besoin d’expertises extérieures chiffrées à des milliards de FCFA. Leurs salaires étaient le financement. C’est à cette époque également que Gnamien Konan a priorisé les avancements des enseignants qui étaient bloqués depuis 1988. Aujourd’hui, tous les deux ans, le fonctionnaire « avance ». Et les fonctionnaires honnêtes auront l’audace de témoigner, un jour.
LA REDAC’