Qu’est-ce que le groupe Martin Luther King ?
C’est une association congolaise pour la Non-violence active, les Droits humains, la Paix et la Réconciliation basé à Goma, à l’Est de la République démocratique du Congo, en Afrique centrale. Elle intervient dans plusieurs domaines notamment l’éducation et la formation à la non-violence active, la promotion, la protection et la défense des Droits humains, le genre et la masculinité positive, la paix et la réconciliation, l’assistance humanitaire et le relèvement économique. Nous faisons pratiquement entre autres des sensibilisations sur la lutte contre les discours de haine et la prévention contre les atrocités de masse, l’aide humanitaire aux enfants déplacés dans et autour de la ville de Goma précisément dans les camps de déplacés de Bulengo. Nous menons également des plaidoyers sur la situation humanitaire qui est catastrophique présentement et un monitoring sur le respect des Droits humains qui ne sont pas respectés en pareil moment d’agression par le Rwanda et avec l’appui d’autres puissances occidentales pour qu’un jour les auteurs de ces crimes répondent de leurs actes. Nous menons également des activités sur la protection et en partenariat avec la Fondation Healing of MemoriesLuxembourg avec laquelle nous sommes engagésdans le processus de traduction du livre du père Michael Lapsley intitulé « guérir du passé, du combat pour la liberté au travail pour la paix » en langue Kiswahili, qui est une langue africaine parlée par plus de 200 millions de personnes dans le monde.
Parlez-nous de la situation humanitaire et économique !
Concernant la situation humanitaire, elle est catastrophique parce qu’à cause de cette agression dont nous sommes victimes, de nombreuses personnes ont quitté leurs maisons respectives pour des refuges plus ou moins sécurisés. Il y’a des affrontements réguliers et la résistance de la population congolaise contre cette agression. Malheureusement des violations massives des Droits humains sont enregistrées çà et là : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et même des crimes de génocide chaque jour. Tel est le contexte dans lequel nous travaillons.
Ainsi de nombreux besoins humanitaires ne sont pas couverts. Tenez-vous qu’en province du Nord Kivu, nous sommes à plus d’un million de déplacés !
La situation économique quant à elle est très alarmante. L’on assiste à une paupérisation quasi généralisée de la population congolaise notamment la population de l’Est qui paye le prix fort de cette agression. Pour exemple les routes sont en mauvais état qui empêche l’écoulement des denrées alimentaires et autres produits notamment dans le Nord Kivu ou nous travaillons de même que le chômage endémique
Quid des rapports entre la RDC et les pays voisins !
A notre avis en tant que société civile, c’est une hypocrisie qui ne dit pas son nom. Parce que d’un côté on se dit ami de la RDC et de l’autre côté on assiste à des appuis à des agressions successives.
Êtes-vous optimistes quant à une stabilisation de la région ?
Nous pensons que la paix est possible.
. Tout d’abord la population congolaise devrait prendre conscience de la situation actuelle et se comporter en conséquence. Ce n’est seulement qu’à partir de cet instant que des actions de grande envergure pourraient être menées notamment en la restructuration de l’armée et des services de sécurité. Parce qu’une fois ces forces présentes effectivement sur le terrain au plan sécuritaire, il est possible de mettre hors d’état de nuire l’agression dont nous sommes victimes.
Quel appel pouvez-vous lancer ?
Nous lançons un appel urgent au gouvernement congolais, aux pays africains amis de la RDC et aux personnes de bonne volonté tels que les humanitaires, à venir en aide à la population congolaise en détresse. La situation est catastrophique. Certes l’attention de l’Occident est rivée vers l’Ukraine -ce qui est normal- mais la situation de la RDC devrait être l’une des priorités mondiales. Il est temps d’agir dans l’urgence sinon à la longue, nous viendrons plutôt pour enterrer les morts que d’aider les populations déplacées.
LA REDACTION