Deux mois de présence d’auditeurs dans une entreprise entraine incontestablement des conséquences néfastes sur celle-ci. Alors l’on s’interroge sur les raisons du long délai de finalisation des audits en cours au sein du Fonds d’entretien routier (FER) -presque deux mois- et de l’AGEROUTE -un mois trois semaines- pour des missions dont les TDR prévoyaient un mois ! Les trois entités FER, Agence de Gestion des Routes (AGEROUTE), Laboratoire du Bâtiment et des Travaux Publics (LBTP) ont le même ministère de tutelle. Cependant deux de ces trois entités subissent actuellement la pression d’un audit et la 3ieme reste à l’écart de toute pression d’audit alors que Amédée Koffi Kouakou était le Dégé du LBTP juste avant sa nomination au poste de Ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier. Pourquoi le LBTP sous tutelle du MEER ne fait-il pas l’objet d’audit également ? Question !
Des honoraires conséquents pour… !
Dans certains marchés de travaux des honoraires conséquents sont inscrits au titre du LBTP, à l’instar du bureau de contrôle BNETD (maître d’œuvre) et l’AGEROUTE (maître d’ouvrage délégué). Ça, c’est légal ! L’AGEROUTE société au capital social de 300 000 000 FCFA entièrement détenu par l’Etat de Côte d’Ivoire, exécute des missions d’assistance à la maîtrise d’ouvrage ou à la maîtrise d’ouvrage déléguée. Notamment, la préparation et l’exécution des tâches de programmation ; la passation des marchés ; le suivi des travaux ; la surveillance du réseau ; la constitution et l’exploitation de la Banque de Données Routières (BDR) et le renforcement des capacités. Elle est donc l’entreprise désignée pour être le maître d’ouvrage délégué pour le compte de l’Etat dans l’exécution des travaux routiers. Quant au Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) pour la majorité des marchés de travaux financés par l’Etat, il est désigné comme maître d’œuvre c’est à dire qu’il assure la mission de contrôle. Mais depuis quelques années le LBTP qui depuis toujours était sous-traitant du BNETD relativement à tout ce qui relève du contrôle, est désormais (pas sur tous les marchés) positionné comme un acteur indépendant de contrôle au même titre que les deux premiers cités AGEROUTE et BNETD. A titre d’exemple: Sur le marché des travaux de construction et de bitumage de routes interurbaines, section Aboisso-Abengourou (183km), dans le Cahier des clauses administratives générales et techniques (CAGT), parlant de la décomposition du montant du marché, l’on peut lire : Maître d’œuvre (Bnedt) 2831 854 913 FCFA HT, Maître d’ouvrage délégué (AGEROUTE) 943 951 638 FCFA HT et le LBTP 926 800 000 FCFA (pratiquement le même montant que celui de l’AGEROUTE), mais pas de mission officiellement assignée. Dans le cas de ce marché, seules les missions des deux entreprises (AGEROUTE et BNETD) sont mentionnées et non leurs désignations. Et contrairement à cette même logique, le nom de l’entreprise LBTP est mentionné. Si beaucoup d’argent n’a pas circulé sous les ponts…!
LA REDAC’