Le 23 juin 2004, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) a été l’objet de violences qui ont fait un mort, un blessé grave et d’importants dégâts matériels au domicile du secrétaire général du parti. Abib Borice Dodo, étudiant, secrétaire général de la jeunesse du Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI), Kouadio Kouadio Richard, étudiant, militant dudit parti, ont été enlevés, torturés et assassiné pour le premier, mis dans un état comateux pour le deuxième, par des éléments de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Suite à ce crime et à cette tentative d’assassinat, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire a porté plainte le 23 juin 2004, au commissariat du 16ème Arrondissement de Yopougon sous le numéro OP/1511/DIST/YOP du 25-06-2004, plainte qui a été transférée à la Police Judiciaire du Plateau sous le numéro de transmission 078/DTY. 18 ans après, l’affaire reste presque sans suite. Révélations de www.enquetemedia.org en 3 parties.
Abib Dodo élu SG de la J-PCRCI
Le congrès de la jeunesse communiste de Côte d’Ivoire (JCOCI) s’est tenu le 14 février 2004 et a élu Abib DODO étudiant à la faculté de droit de Bouaké, en qualité de Secrétaire Général.
Le nouveau Secrétaire Général élu s’est immédiatement mis à la tâche pour implanter son organisation dans tous les milieux jeunes (ouvriers, paysans, étudiants, élèves). Dans le milieu estudiantin, des étudiants en désaccord avec l’orientation politique et la pratique syndicale de la FESCI, ont entrepris depuis 2000/2001/2002/2003 la mobilisation pour la création d’une nouvelle organisation. Les activités de ces étudiants dans le but de s’organiser se sont accélérées en ce début de l’année 2004. Dès lors, les dirigeants de la (FESCI) ont commencé à multiplier accusations et attaques contre la jeunesse du PCRCI, au motif que celle-ci veut créer une organisation pour la concurrencer.
Le début des embrouilles
Le premier signal a été une convocation d’Abib Dodo par les Renseignements Généraux à la fin du mois de février 2004 pour laisser entendre que le secrétaire général de la Jeunesse communiste de Côte d’Ivoire (JCOCI) serait allé révolter les élèves contre la FESCI à Daloa, en janvier 2004. Kuyo Serges (Secrétaire général de la FESCI 2003-2005) va entreprendre une véritable campagne dans plusieurs villes (Daloa, Guiglo, Duékoué, Sassandra, …) où il proférera des menaces contre le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) au motif que celui-ci veut « créer le désordre dans les écoles et les universités et qu’il se chargeait personnellement de ces rebelles ». Début de la misère des étudiants membres du PCRCI.
Expulsion de la Cité Mermoz de deux militants de la JCOCI par la FESCI.
Au début du mois de mars 2004, le secrétaire général de la section FESCI de la Cité Mermoz, Gnaoré Alain, décide de chasser du bureau qu’il dirige, Guéhi Dogba Priscas, étudiant à la faculté d’Histoire Géographie de Cocody, membre de la Jeunesse du Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (JCOCI) en invoquant comme raison : « l’incompatibilité d’humeur entre lui et Guéhi Priscas ». Le sanctionné n’a opposé aucune résistance. Le 11 mars 2004, il est “mis aux arrêts” à la Cité Mermoz par des militants de la FESCI qui l’ont conduit manu militari au campus de Cocody. Parmi les personnes qui l’ont « enlevé », il y avait un certain Kipré Pacôme, secrétaire adjoint à l’Éducation de la section FESCI de Mermoz et le secrétaire à l’Éducation de la section Mermoz lui-même. Une fois au campus, Guéhi Dogba Priscas a été malmené, brutalisé et soumis à un ‘’interrogatoire musclé’’ par plus de vingt militants de la FESCI. La séance était dirigée par Miango Hypolithe, secrétaire adjoint à l’organisation du Bureau National de la FESCI, Semi BI Guillaume Paulin, secrétaire à l’Organisation du Bureau National de la FESCI, et Bolou Dérance, secrétaire à l’Information de la section FESCI de Mermoz. Ses ‘’juges’’ l’ont soumis à une série de questions qui toutes tournaient autour de ses activités politiques et syndicales comme par exemple : « Es-tu membre du PCRCI ? Ne sais-tu pas que le PCRCI est un parti lié à la rébellion ? Pourquoi le PCRCI s’intéresse-t-il au mouvement étudiant ? Es-tu membre de l’organisation d’étudiants que le PCRCI veut créer pour concurrencer la FESCI ? ». Ensuite, suivirent des menaces du genre : « Vous autres collabos des rebelles nous allons vous tuer et il n’y aura rien !» Pour toute réponse, Guéhi Drogba Priscas déclara qu’il était libre d’adhérer au parti et à l’organisation de son choix. Ses ‘’juges’’ prononcèrent alors leur verdict : « Tu es un traître à la FESCI qui ne veut pas reconnaître sa traîtrise ; le minimum que nous pouvons t’infliger comme peine c’est d’être banni des cités universitaires ». Après l’interrogatoire musclé et le verdict, il a été reconduit à la cité Mermoz et expulsé immédiatement selon le verdict. Après son expulsion, le même jour, une conférence de presse fut organisée par le PCRCI pour dénoncer ces actes barbares de la FESCI et attirer l’attention des autorités policières sur le danger que représente cette organisation qui a plus d’une fois agressé, et torturé d’autres étudiants et ce, dans l’impunité totale. Une semaine après l’expulsion de Dogba Prisca de la cité universitaire, c’est au tour d’un autre étudiant communiste du nom de Koula de la faculté de Lettres de l’Université de Cocody d’être également expulsé de la cité Mermoz ce même jour, aux alentours de minuit. Compte tenu de l’insécurité qui régnait à Abidjan à cette période, il a dû passer la nuit au Commissariat du 8ème arrondissement de Cocody avant de regagner le domicile de ses parents, le lendemain matin.
De la création de l’AGEECI.
Quand l’Association Générale des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire (AGEECI) est créée le dimanche 20 juin 2004, la colère monte plus encore dans les milieux de la FESCI. Les pressions se font plus fortes contre tous les étudiants qui sont supposés être parties prenantes à cette naissance. Abib Dodo est cité dans les milieux FESCI comme étant le « cerveau » de cette organisation. Cette nouvelle organisation est perçue par la direction de la FESCI comme une menace pour leur organisation.
Dans la matinée du mercredi 23 juin 2004, la rumeur de l’intervention de la FESCI pour étouffer l’AGEECI dans l’œuf, se répand dans les cités universitaires. Ce même 23 juin 2004, une Assemblée Générale de la FESCI est organisée à la cité universitaire de Williamsville pour décider des actions à entreprendre contre l’AGEECI et ses présumés parrains. Informé de la tenue de cette A.G de la FESCI, Abib Borice Dodo qui avait également une réunion de la jeunesse du parti au siège du parti, sis à Williamsville, décida d’annuler sa rencontre, pour ne pas tomber dans la provocation. Il rentre alors à la maison. La suite sera tragique pour lui et les militants de la JCOCI…
LA REDACTION
A lire dans la seconde partie :
-Attaque du domicile du Secrétaire Général du PCRCI suivi de l’enlèvement, la torture puis l’assassinat de Abib Dodo, Secrétaire Général de la JCOCI.
-Enlèvement, torture et tentative d’assassinat de Kouadio Kouadio Richard, militant du PCRCI.