Donne au ‘’Djoulatchai’’ son dû !
La recette journalière des “Gbakas” dépend de l’itinéraire de chaque véhicule au quotidien. Elle varie entre 25.000 et 35.000. Cette recette est reversée chaque soir au propriétaire de la voiture appelé communément dans le jargon ivoirien ” Djoulatchai” ou le Monsieur Dioula, le transporteur propriétaire du véhicule.
Depuis quelques années maintenant et pour allier la tradition à la modernité, le milieu du transport ivoirien a connu un changement fulgurant. Avec notamment l’arrivée des Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) dont les différentes entreprises arborent les marques suivantes : “Yango”, “Über”…Outre ces véhicules estampillés de ces marques, certains particuliers rien qu’en respectant les conditions imposées par ces entreprises, peuvent fonctionner sous ces différentes marques. Aspect notable, bien qu’arrangeant les populations abidjanaises en leur offrant plusieurs choix pour leurs courses quotidiennes, ils sont en perpétuelle concurrence avec les taxis habituels inter communaux de couleur rouge, et les taxiscommunaux des différentes communes d’Abidjan dont la couleur est fonction du quartier : bleu pour Adjamé, Jaune pour Cocody et Marron pour Abob ,Vert pour Koumassi… En effet au lieu qu’il faille héler le taxi rouge ou le taxi communal pour ensuite discuter le prix de la course, ces VTC ont des applications à travers lesquelles le passager pourra indiquer son lieu de départ et sa destination, avant d’avoir le montant exact du prix de sa course. A lui de se décider d’emprunter le véhicule ou pas, qui une fois la demande opérée, vient le chercher au lieu où il se trouve, précisément. Il suffit que le conducteur ne soit pas propriétaire de la voiture, qu’il ait une recette journalière à verser en su des conditions comme faire le plein du véhicule…
Il y a un mois de cela, une autre marque concurrente surgit dans le milieu du transport ivoirien. Cette fois-ci, il s’agit des nouveaux minibus de marque ‘’Iveco’’, qui mettent à mal les anciens ‘’Gbakas’’ pour qui ils sont des concurrents directs.
Immergeons-nous dans cet univers, pour mieux comprendre ce qui s’y passe !
Nous sommes à Abobo plus précisément au carrefour zoo, carrefour frontalier reliant la commune d’Abobo à celle d’Adjamé. Nous assistons à une scène des plus habituelles au dire des quidams qui comme nous, assistent à la scène. Un certain nombre d’individus se disant membres d’un des milliers de syndicats dans le domaine du transport terrestre,empêchent un nouveau minicar de se garer et de faire descendre les clients. La raison évoquée, est la suivante : « Les nouveaux Gbakas ne paient pas de taxes aux syndicats. Pour ce faire, ils n’ont pas le droit de Garer là où les autres véhicules se garent. »affirme un individu vêtu de haillons la mine déconfite, et qui se présente comme le chef syndical de ce carrefour. Côté chiffres, cette réaction avec hargne de ces pseudo-syndicalistes est guidée par le manque à gagner. Certaines sources auraient affirmé que seulement au niveau d’Abobo, la recette mobilisée par les syndicats s’élèverait à plus de 2 milliards par an. Où va cet argent ?
Les syndicalistes, rois de la ‘’basse-cour’’ routière !
L’État est-il complice ou ignorerait-il simplement, le mouvement syndicaliste ? Cette nébuleuse qui agit impunément et exerce sa loi dans ce secteur si juteux et si mal organisé du transport terrestre inter urbain. Les syndicats des transports font partie d’une corporation qui selon elle, défend les droits des transporteurs. Pour ce faire, chaque véhicule doitreverser une somme d’agent aux syndicalistes pour le chargement du véhicule et cela est pratiquement une obligation pour les conducteurs. Pour exemple rien qu’à la gare de la Gendarmerie Agban, le chargement d’un véhicule pour la commune de Bingerville vousrevient à au moins 1500 FCFA.
Cette soulte si elle n’est pas contestée par les conducteurs lors du chargement initial de leur véhicule, est très souvent la pomme de discorde entre conducteurs, apprentis et syndicalistes, à certains grands carrefours situés le long de leurs distances respectives. C’est qu’à chaque carrefour important il y’a des syndicalistes à désintéresser. Le sacro -saint prétexte utilisé par ces syndicats est toujours le même, la défense des droits des conducteurs. De quels droit s’agirait-il ? Le payement régulier des taxes par chargement aurait-t-il changé les conditions de travail et de vie de ces ‘’pauvres’’ conducteurs ?
La population en paye le prix.
Aux heures de pointe, l’affluence est de trop. Chaque citoyen cherche à rejoindre son lieu de travail ou sa famille. Ce sont plus précisément les matins à 8h et les soirs à 18h. Le prix normal du transport augmente. Au même moment, le prix des taxes syndicales lui aussi, prend l’ascenseur. La populationelle, ne fait que subir, impotente devant un tel spectacle certainement voulu par nos autorités certes informées de la situation, mais qui n’ont jusqu’à ce jour pas eu l’outrecuidance de se frotter à ces pratiques mafieuses qui bénéficieraient à plusieurs d’entre elles.
Au grand bonheur des passagers ?
Les nouveaux ‘’Gbakas’’ de marque ‘’Iveco’’ sont des véhicules de marque italienne dont l’assemblage a été fait en Côte d’Ivoire, grâce à un partenariat avec la société publique SOTRA, et avec le soutien du gouvernement. Sa capacité de production est de 500 unités par an. Ces minibus ‘’Iveco’’ ont été mis en circulation il y a un mois de cela. Afin de faciliter le moyen de transport à la population ivoirienne, ces nouveaux véhicules font la ligne Abobo zoo liberté, Abobo Adjamé et enfin, Adjamé Yopougon ; des trajectoires test, avant d’étendre cela à toutes les communes d’Abidjan. Ils ont le même mode opératoire que les anciens ‘’Gbakas’’. À la différence, que ces nouveaux ‘’Gbaka’’, ne payent pas de taxe aux syndicats. Ces nouveaux véhicules sont accueillis avec satisfaction par la population ivoirienne à cause des coûts mesurés à toute heure de la journée, heures de pointe, ou pas. En sus, la sécurité et le confort s’y trouvent.
Quand l’espoir vire au désespoir.
Ces véhicules de marque ‘’Iveco’’ ont fait leur la maxime selon laquelle le chien ne change jamais lafaçon de s’asseoir. Selon plusieurs passagers, ces nouveaux ‘’Gbaka’’ commencent à jouer la même ritournelle que ceux des anciens ‘’Gbakas’’. En effet, la ligne dédiée à Yopougon- Palais de justice- Cinéma Liberté, fait l’objet de magouilles de la part de certains conducteurs et de leurs apprentis. Les véhicules ‘’Iveco’’ au lieu de rallier toute la distance comme convenue, préfèrent pour le même montant de la course, s’arrêter à mi-chemin. Ils refusent d’aller à Adjamé-Liberté et ne s’arrêtent qu’à mi-chemin, à la pharmacie Siporex, à Yopougon. Avec lemême prix de course que les anciens ‘’Gbakas’’ 200f ou 300f, ils font descendre tous les passagers en partance pour Adjamé, accompagnés de propos frustrants et injurieux. Vous vouliez une réforme du secteur des Transports ? Repassez demain !
LA REDACTION