Dans un contexte où l’accès aux soins de santé est censé être un droit fondamental, une situation alarmante émerge au sein d’un laboratoire d’État, où des pratiques douteuses semblent avoir été institutionnalisées par la médecin cheffe du Centre de Santé Urbain de Songon (CSU). Ce laboratoire, qui devrait servir l’intérêt public, est en réalité devenu le théâtre d’un racket intellectuel, mettant en péril la qualité des soins et l’intégrité du système de santé en Côte d’Ivoire.
Depuis l’arrivée du premier Technicien de Biologie Médicale (TBM), il y a près de neuf ans, le Centre de Santé Urbain de Songon (CSU) a ouvert ses portes à des fournisseurs – équipent le laboratoire – qui, loin de contribuer à l’amélioration des services, semblent avoir établi un système opaque et peu scrupuleux. Les équipements fournis n’ont toujours pas été amortis par la volonté de la médecin cheffe de faire perdurer un système d’enrichissement illicite, laissant les usagers dans l’incertitude quant à la qualité des examens réalisés. Les tickets de laboratoire, distincts des autres reçus, soulèvent des questions sur la destination des fonds, qui semblent être directement versés au médecin cheffe. En effet, bien que le cabinet ait décidé de l’unicité des caisses, pour la seule structure plusieurs types de tickets existent. Dans un cadre où toutes les entités sont représentées — le gestionnaire, l’agent comptable et le régisseur des recettes — on peut se demander si l’organisation actuelle est vraiment efficace. Si tout est centralisé dans le bureau de la médecin-chef, cela soulève des questions sur le rôle et l’implication des agents affectés par l’État, qui semblent être là uniquement pour faire acte de présence.
Ci-dessus, les tickets de laboratoire sont présentés avec une série différente de ceux des consultations.
Pire encore, une ristourne mensuelle a été instaurée par la médecin cheffe pour inciter les prescripteurs à participer à ce système d’enrichissement illicite. Les tarifs des examens, tels que la Numération Formule Sanguine (NFS) à 4000 F CFA et le Groupe + RH à 2000 FCFA, sont exorbitants par rapport à ceux pratiqués dans les Hôpitaux Généraux et les Centres Hospitaliers Régionaux (CHR). Cette inflation tarifaire se fait au détriment des usagers, qui se voient contraints de payer des sommes exorbitantes pour des services qui devraient être accessibles à tous.
Ci-dessus, les tickets de laboratoire sont présentés avec une série différente de ceux des consultations.
Dans ce contexte, il est crucial de rappeler que seulement cinq consultants âgés de 0 à 5 ans bénéficient d’examens gratuits, et ce, uniquement pour la NFS et le Groupe Électrolytes. Cette politique d’exclusion va à l’encontre des directives nationales qui prônent des soins pour tous, et soulève des préoccupations quant à l’éthique et à la responsabilité des acteurs de la santé.
Il est temps de dénoncer ces pratiques et d’exiger des réformes. Ce racket bien organisé ne peut plus être toléré. Les usagers méritent un système de santé transparent, équitable et respectueux de leurs droits. L’heure est à l’action pour mettre fin à cette situation inacceptable et garantir un accès aux soins digne de ce nom pour tous.
LA REDAC’