Pour le moins que l’on puisse dire pour les municipales à Cocody, ce sera une guerre des tranchées mais, dans le même camp. Sans oublier des candidats d’autres formations politiques à l’affût pour ravir cette municipalité, au parti octogénaire. Dans cette fournaise, deux gros bonnets du PDCI vont devoir s’affronter.
Contrer la stratégie de 2021
Lors des municipales de l’année 2021 à Cocody, pour le choix du candidat du PDCI à la mairie, la magie a opéré. C’est Koné Colette militante de première heure du parti, qui avait été choisie par la base. Directrice depuis 2012 de l’AIRMS agence ivoirienne de régulation de la mutualité sociale, elle était celle pressentie par la base pour les municipales dernières. Et contre toute attente, le maire actuel de Cocody Jean-Marc Yacé, a pu par ses entregents, se faire coopter par les instances dirigeantes du parti. Au grand dam de la base, qui a quand même tenu à respecter la discipline du parti, en lui accordant ses suffrages. Cette pilule difficilement avalée. Le parti a pu convaincre ses militants avec des arguments plus ou moins solides. Sans doute parce que l’argument choisie selon lequel elle est la femme du président du conseil constitutionnel Koné Mamadou et qu’elle pourrait une fois élue donner sa victoire à la formation politique de son époux le RHDP, aurait prévalu. L’orage passé, la base du PDCI à Cocody, ne veut désormais, plus, des ‘’ovnis politiques’’.
Yasmine ‘’l’insolente’’
Au PDCI il se susurre que Yasmina est une indisciplinée qui ne veut pas rester ce qui est décidé là-haut. Le PDCI ayant choisi Jean Marc Yacé comme candidat à la mairie au nom du parti, elle va à l’encontre de cette décision pour se présenter en indépendante. Le hic c’est qu’au PDCI, et selon les textes en cas de discorde dans une localité concernant plusieurs cadres du parti qui veulent être investis pour un poste électif, des primaires sont organisées. Cette absence de consensus et le non recours aux primaires a fait tâche d’huile à Daoukro lors des dernières législatives ou Gnamien N’goran a été battu par l’indépendant Akoto, avant qu’il ne remette sa victoire au parti. Gnamien N’Goran haut cadre du parti fort de ses relations s’est fait investir candidat du parti quand la base a préféré jeter son dévolu sur l’outsider Akoto. Les partisans de Yasmina eux, ne veulent pas d’une application en demi-teinte, des textes. Et s’il n’y a pas de primaires pour départager ces deux candidats potentiels, ils comptent imposer leur vision à la direction, par le verdict des urnes. Une sorte de remake de Daoukro ! pour illustration, Yasmina ‘’l’insolente’’ a eu plusieurs fois des anicroches avec le maire actuel à Cocody, question leadership. Ainsi au cours d’une manifestation la députée avait osé s’asseoir à la place la plus ostentatoire qui avait été réservée au maire quand ce dernier arrivé plus tard, l’a sommée d’aller voir ailleurs. Elle n’a donc pas manqué de s’opposer de manière véhémente et de déclarer qu’en tant qu’élue de la nation, elle avait préséance sur lui, le premier magistrat de Cocody. Et ces deux cadres du PDCI ne s’entendaient vraiment pas, comme des larrons en foire. Sans doute les larves de la future bataille…
Jean Marc Yacé ‘’l’indésirable’’ ?
Selon une partie de la base du parti à Cocody, Jean Marc Yacé durant son mandat faisait la pluie et le beau temps sans se référer à qui que ce soit, sans doute parce qu’il n’avait rien à leur devoir. C’était pratiquement une guerre viscérale que se livraient les partisans de son camp, et de celui de sa camarade militante désormais adversaire, Yasmina Ouégnin. Comme lors d’une rencontre avec certains secrétaires de quartiers du PDCI à Cocody où le maire a osé rabrouer quelques-uns parce d’entre eux, qu’ils ne seraient pas acquis à sa cause. Pour l’un d’eux joint par enquetemedia, « on ne dirige pas Cocody comme on prendrait une décision dans un salon feutré, à Daoukro. Il faille qu’on tienne compte des aspirations de la base. On ne peut pas envoyer les militants de base servir de bouclier humain devant la résidence du président du parti lorsqu’elle a été encerclée par les forces de l’ordre suite aux évènements de la crise postélectorale, et ne pas tenir compte de leur avis lors des joutes électorales. »
Le PDCI prêt à brader son bastion ?
Pourquoi le PDCI observe l’omerta devant une situation assez catastrophique, se demandent des observateurs politiques avertis ? plusieurs arguments sont jetés comme un pavé, dans la mare. D’aucuns se disent que ce serait l’occasion pour Jean Marc Yacé de se dépouiller de ce sobriquet ‘’d’ovni politique’’ parachuté par les hautes instances, en s’imposant, malgré la dissidence. Les plus pessimistes optent pour une mort politique programmée par ses détracteurs, depuis les pontes du parti. Mais la version la plus plausible car pragmatique est que le PDCI prend le risque de perdre gros, si ses deux militants à couteaux tirés, ne fument pas assez tôt, le calumet de la victoire en équipe. Parce que les autres partis que sont le RDDP, le FPI (les deux tendances) et des ogres tapis dans l’ombre, rêvent de s’accaparer Cocody. Parce que quand le mur est lézardé par des faïences….
LA REDACTION