C‘est à ce stade que nous sommes parvenus jusqu’à présent, le niveau UN nous est encore inaccessible à cause de l’individualisme obsédant qui nous anime, et bien entendu, nos dirigeants ne sont pas en reste et sont eux-mêmes contre l’Humanité, ce palier qu’ils se refusent à franchir car cela impliquerait qu’ils renoncent à leurs privilèges et à leurs dividendes sur l’exploitation outrancière qu’ils s’autorisent de tout ce qui est, les minerais, les animaux et leurs semblables…
Leur justification est simple et basique : si nous ne le faisons pas, d’autres le feront, ainsi nous tournons en rond, bouclant la boucle du zéro qui définit ainsi cette civilisation.
Bien des idéologies, sous couvert d’Humanisme, ont essayés en vain de transformer ce fait, mais toujours d’en revenir à ce qu’ils nomment le réalisme, cette barbarie qui induit la Loi du plus fort et non pas celle de la réalité. Vous objecterez que ce réalisme est basé sur des faits, et il est vrai qu’avec des fusils et des canons vous pouvez soumettre des populations entières au dictât d’un système économique entièrement voué à l’enrichissement personnel et non à l’épanouissement de tout un chacun, puisque ce système à besoin de main d’oeuvre pour exécuter les « basses » tâches et prospérer, se perpétrer… Ainsi toutes les bonnes idées sont devenus, au final, nuisibles à notre Humanité. L’exemple des religions, létale si il en est, le prouve parfaitement ou quand des Hommes se sont mis à employer leur intelligence pour manipuler les croyances et superstitions d’autrui afin de les diriger tel un berger menant son troupeau à l’estive, puis à l’abattoir qu’ils appellent guerre !
Cette hypocrisie, se rôle qu’ils jouent dans la tragédie Humaine, est le moteur de toutes les affabulations, calomnies et autres sornettes qu’ils servent à satiété aux populations devenus, de fait, démunies et désœuvrées car privées de cette Humaine identité, en bête de somme qui doivent labourer, violer la Terre, pour le compte d’imbéciles qui ne pensent qu’à profiter de leur Vie.
Cette sémantique se retrouve aussi bien chez les anarchistes, ces fades royalistes, que chez les matérialistes qui se disent libéraux, libérés de toutes formes d’Humanité, tout aussi bien que chez les prêcheurs des théologies du Livre, du verbe déformé, qui vous disent de prier et de pardonner afin d’obtenir un passe pour le paradis après la Vie, pendant que eux savourent celle-ci.
Mon défunt frère, Frédéric BIAUX, à la fin de sa vie de patachon qui su profiter de chaque instant en se moquant des convenances, individualiste jusqu’au bout des ongles, pauvre, et riche à la fois de sa fantaisie outrancière, m’a fait part de cette idée de civilisation de niveau UN qu’il croyait aboutit de part son analyse acerbe et doué de ce réalisme évoqué plus haut. En fait il se trompait lui-même, mais ceci est une autre histoire, quoique…
Nous sommes à peine sortis de la forêt, à l’échelle géologique, nous maîtrisons maintenant le feu, suffisamment pour embraser la planète, mais nous ne sommes toujours que des Humains en devenir. Quant à franchir le Rubicon, nous ne le faisons que lorsqu’il s’agit d’atteindre une autonomie ou une hégémonie, qui se superposent car nous mélangeons tout, sans distinction ou avec si peu de discernement, dans un mescladis où chacun se perd ou se noie, quand nous ne partons pas à la dérive, celle qui induit la faute des autres ou de l’étranger.
N’admettant peu ou prou l’échec qui serait réservé aux losers, aux perdants, aux vaincus, là encore les termes et leurs définitions sont importants car ils caractérisent, dans l’inconscient collectif, la défaite ultime, le déshonneur, l’humiliation voire la soumission alors qu’il ne s’agit, le plus souvent que d’un manquement, d’erreurs commises ou de mauvais choix, mais il est vrai aussi que dans l’Histoire des Humains en devenir que nous sommes toutes et tous, nombre de fois la trahison à pris le pas sur l’honnêteté, la collaboration étant plus aisée que la résistance quand il s’agit de ne penser qu’à soi-même, et tant pis pour autrui. C’est sans doute la pire des inhumanités. Et bien sûr de chouiner à tous vents lorsque cette Histoire se retourne contre eux !
Ainsi, pour ma part, je préfère, après mûre réflexion, et pas seulement dans le miroir d’un étang, évoquer un stade évolutif correspondant à une civilisation de niveau zéro. Suffit de lire et d’entendre notre actualité, d’analyser les pratiques et technologies employées pour s’en convaincre.
Philippe BIAUX