La directrice générale de l’Office national des sports (ONS), Mariame Koné Yoda, a rassuré, jeudi 31 mars 2022, à Abidjan, le peuple ivoirien du respect des délais de livraison des infrastructures sportives en cours de réalisation dans le cadre de l’organisation de la 33è Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroulera en Côte d’Ivoire.
« Tout est en train de se mettre en place pour que nous respections les délais. Je voudrais rassurer tout le monde que les délais seront tenus. C’est un engagement que l’Etat a pris. Ce que je veux dire, c’est qu’en Côte d’Ivoire, nous allons tenir les délais pour que nous puissions avoir une CAN qui va se dérouler sans stress et sans difficultés majeures », a confié Mme Yoda, lors d’une conférence de presse, à la piscine d’Etat de Treichville.
Faux, archi faux!
Faux, rétorquent nos sources. C’est que depuis la dernière conférence de l’Ons, le 13 décembre 2021 jusqu’au 31 mars 2022, date du tout dernier point de presse, rien n’a bougé du côté du stade d’Ebimpé, qui porte le nom du président de la République, Alassane Ouattara. « A ce jour, aucun marché n’a été attribué à une entreprise qualifiée et capable de finir les travaux de rénovation », précisent nos informateurs. Ces travaux de rénovation qui concernent notamment des travaux d’enfumage (sécurité et incendie), sonorisation, climatisation, n’ont pas été réalisés à ce jour, alors que la directrice de l’Ons, avance que les travaux avancent bien. Des contrevérités, qui risquent de tout gâcher du fait des petits calculs mercantiles des responsables de l’Ons et autres ‘’affairistes’’ qui manœuvrent fort en ce moment pour leur poche au détriment de l’intérêt des Ivoiriens. Les risques encourus sont énormes, insiste une autre source. Car, explique-t-il, si les travaux sont confiés à une entreprise qui n’est pas qualifiée par exemple pour construire des infrastructures de sécurité d’incendie, les spectateurs courent un grand risque. Des révélations, qui mettent à nu les assurances de la première responsable de l’Ons, qui risquent de tout chambouler et fait déchanter la Côte d’Ivoire. A 15 mois de la phase finale de cet important évènement sportif, contrairement aux déclarations de l’Ons, le stade d’Ebimpé qui doit accueillir l’ouverture et la finale de la CAN est loin d’être en conformité avec les normes exigées par la Caf. Selon les propres propos de la directrice de l’Ons, à travers la Primature, des rencontres se tiennent régulièrement avec « les entreprises pour échanger avec elles et pour qu’elles disent quelles sont leurs préoccupations ».
MTC chouchou de l’ONS?
Nos informateurs indiquent pourtant que des entreprises financièrement autonomes et expérimentées sont prêtes pour réaliser les travaux, mais, l’Ons et d’autres responsables en charge du dossier laissent de côté le premier appel d’offre pour attribuer de gré à gré, le marché à une entreprise de construction (MTC) spécialisée dans la climatisation pour occuper le terrain, le temps de la visite de la délégation de la Caf, qui démarre ce lundi 4 avril 2022. Où est donc passé le premier appel d’offre ? Le Premier ministre, Patrick Achi, qui en tant que chef du gouvernement suit de près ce dossier est-il informé ? Autant de questions, qui demandent des éclaircissements de la part de de l’Office national des sports.
Sonnette d’alarme après le passage de la CAN?
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la visite de Patrice Motsepe, patron de la Caf, qui a séjourné en Côte d’Ivoire du 3 au 4 avril 2022, où il s’est rendu sur plusieurs chantiers d’infrastructures sportives à l’intérieur du pays.
Avec cet autre scandale en gestation , l’on est en droit de s’interroger si les chiffres du taux d’avancement des travaux sur les chantiers des six stades de compétition, des 24 stades d’entrainement et des cités CAN, reflètent vraiment la réalité. Les autorités au plus haut niveau de l’Etat devraient suivre de très près l’état des travaux avant qu’il ne soit trop tard. Car il ne faudrait surtout pas que par la faute de certains dirigeants, les efforts du président de la République ‘’ le mégalomane ‘’ Alassane Ouattara, soient vains.
Alors que le cahier de charges oblige le gouvernement à mettre les différentes infrastructures qui serviront à la compétition, à la disposition de la Confédération africaine de football (CAF), au plus tard six mois avant le début de l’évènement, les choses trainent par la volonté d’individus qui ont d’autres objectifs. Espérons que la visite du premier responsable de la CAF ait remis la balle au centre! Puisque que Moseppe affirmait au sortir d’un entretien avec Alassane Ouattara, que tout semble aller dans le meilleur des mondes, malgré quelques problèmes à régler. Si notre pays ne peut pas remporter cette CAN (avec une équipe et une fédération qui cherchent leurs marques) relevons au moins le défi de l’ostentation !
Petit bilan à ce jour, des travaux!
Côté infrastructures pour cette CAN, qui aura lieu du 23 juin au 23 juillet 2023, six stades sont en construction ou en rénovation pour la compétition. Trois d’entre eux sont quasiment terminés, à savoir celui d’Ebimpé en banlieue d’Abidjan, celui de Bouaké, qui a été rénové pour passer à 40.000 places et celui de Yamoussoukro. Le stade de San Pedro est, lui, terminé à 70% tandis que celui de Korhogo est achevé à 64%, selon l’office national des sports, qui supervise les infrastructures sportives.
Seul bémol : la rénovation de l’historique Stade Félix-Houphouët-Boigny, situé au coeur d’Abidjan, n’est pour l’heure terminée qu’à 25%. On tient le pari?
LA RÉDACTION